Georges DURAND (1891-1964)


Sa silhouette faisait partie du village. Eternellement coiffé d'une casquette plus trés fraiche, il allait avec son seau "chercher de l'eau" à la borne-fontaine communale installée prés de chez lui,à côté du vieux puits banal. "Il n'avait pas l'eau sur sa pierre à eau" chez lui. Il a vécu trés longtemps avec sa maman :la Marie DALANCONTE. Ici ,les femmes mariées gardaient souvent leur nom de jeune fille dans les conversations locales. Comme bien des habitants du lieu, notre Georges avait pour profession : Vannier. Il faisait des panniers et pelait "ses soles " ! Un jardin lui procurait des légumes. Mais il était aussi :
  • Sonneur de cloches (c'est lui qui sonnait les Angélus matin, midi,et soir, puisque notre "moutier"( le clocher) n'était pas électrifié à l'époque )
  • Il assurait le rôle de chantre à l'église. En ce temps-là , il y avait non seulement la messe du dimanche, mais également les vêpres l'aprés-midi que notre Georges chantait tout seul, sans le curé appelé à d'autres offices. L'assistance était peut-être réduite, mais " le Georges "était là toujours fidéle à son poste .
  • Il souffrait d'une jambe qui rendait sa démarche traînante. Mais cela ne l'empêchait pas de bêcher les jardins des personnes qui avaient besoin de lui.
  • Fossoyeur occasionnel ,il assurait aussi cette fonction .
Quand "la Marie DALANCONTE" s'en est allée ,célibataire qu'il était, il s'est retrouvé encore plus seul. Il a continué ses métiers de vannier, sonneur de cloches et chantre ,mais de moins en moins fossoyeur. Son modeste costume du dimanche n'ayant plus d'âge depuis longtemps, et dont il ne voulait pour rien au monde changer, avait fait l'objet d'une réflexion dans le monde paroissial : "On ne peut pas laisser le Georges comme ça ! Faut faire qu'equ' chose!!" Inattendue, la solution fut trouvée par Monsieur le Curé : "On va faire une collecte et on va lui acheter une blouse grise, pour cacher ses trop vieux habits." Ce qui fût fait ,et notre Georges devint un chantre beaucoup plus présentable, même si sa voix quelque peu éraillée (le verre de vin étant la cause!) continuait de psalmodier les cantiques.

Brave homme, gentil... à sa maniére, le Georges a rendu service au village.

Quand notre chantre a rendu le dernier soupir, à 73 ans ,on n'a pas pu lui trouver de successeur....

J S Aout 2008

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