Une cloche sonne, sonne...

Tout le monde a en mémoire la célèbre chanson "Les trois cloches" écrite par Jean VILLARD, auteur-compositeur, interprêtée avec talent par Edith PIAF et les Compagnons de la chanson. Comme la majorité des clochers, notre campanile fréménilois possède trois cloches.

  • La plus grosse a pour nom "MARIE-ELISABETH", baptisée en 1896, elle a pour parrain Jean-Joseph-Félix ADAM et pour marraine Marie-Elisabeth-Anna MENGIN.
  • La moyenne se nomme "MARIE-MADELEINE", baptisée en 1845, elle a pour parrain Eugêne-Nicolas ROUSSEL et pour marraine Marie-Madeleine MANONVILLER.
  • La plus petite répond au doux nom de "MARIE-BARBE", elle a été baptisée en 1845, elle a pour parrain Jean-Joseph CHATELAT (23/03/1819-13/01/1900) et pour marraine Marie-Barbe ADAM  (03/04/1819-06/10/1877). L'inscription exacte sur la cloche est la suivante : "J'ai eu pour parrain Jn Jh fils de Ln et Bthe CHATELAT pensionre de l'Etat et pour marraine Marie-Barbe fille de feu Jh ADAM résidents à FREMENIL Année 1845" .

Des trois "Marie", j'ai une affection toute particulière pour la plus petite. Pour le voyage pascal, elle reste au clocher la "Marie-Barbe" pendant que ses soeurs vont en croisière de haut vol jusqu'à ROME. Il faut bien que quelqu'un garde le foyer, en l'occurence le clocher. Et puis, pour marquer sa présence, pour montrer que les "Piquants" ne sont pas abandonnés, elle continue fidélement de tinter les heures, les quarts et les demis.

Sur une tombe du cimetière (concession N° 26), j'ai retrouvé la plaque funéraire où sont inscrits les noms des parrain et marraine de la "Marie-Barbe". Dans la vie civile ils étaient mari et femme.  En ces temps qui nous paraissent lointains du XIX° siécle, la vie devait être difficile pour tout le monde, surtout à la campagne. Et pourtant, de leurs petites économies, Jean-Joseph et Marie-Barbe ont financé le coût de la petite cloche "Marie-Barbe". Quelle leçon pour nous, en ce XXI° siécle où l'on nous rabâche que "les temps sont durs", en dépit de nos équipements, voitures, télévisions, machines électriques de toutes sortes et dont nous ne pouvons nous passer.

La  découverte de la plaque funéraire m'a plongé dans une réflexion étonnante face à l'état d'abandon de la tombe en question. Quelle ingratitude vis à vis de ces modestes personnes de bonne volonté qui ont inscrit durablement leurs noms et leur passage sur cette terre dans l'équipement de cette petite cloche "Marie-Barbe" et, d'un autre côté leur derniére demeure en ce cimetiére où l'oubli est flagrant. Peut-on espérer une réaction de nos contemporains pour habiller décemment cette ultime halte terrestre ?  Nous le souhaitons ardamment.

Une cloche vient de tinter : C'est MARIE-BARBE qui me donne une réponse affirmative, pleine d'espoir.....

J.S.    Juin 2012

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Pour en savoir plus sur les cloches de nos clochers, l'art campanaire, la campanalogie, rendez vous sur les sites de la "Société Française de Campanologie" ou sur l'article "Campanologie" du site Wikipédia.

PHOTO : Voici une photo des cloches de l'église de FREMENIL. Ce cliché date du 9 Octobre 1985 réalisé lors d'une visite avec Yves ADAM, maire de la commune. En ce temps-là, le clocher était relativement propre, les ouvertures étant munies de grillages empêchant l'intrusion des pigeons. Ce n'est plus le cas en ce XXI° siècle où un sérieux nettoyage et une protection efficace s’avère indispensable.

Les trois cloches

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