L'Est Républicain du 27 Décembre 2015 a publié un article ayant pour titre "L'osier se récolte en décembre". Le
texte a pour cadre la commune de DOMBROT sur VAIR dans la plaine des
Vosges à 11,5 Km. de VITTEL et CONTREXEVILLE où exerce un des derniers
osiériculteurs de France , Monsieur Régis COLIN. Saviez-vous qu'ils ne sont plus qu'une vingtaine d'osiériculteurs à exercer leur métier en France.
Cette
activité n'est pas sans nous rappeler l'époque de l'osier et de la
fabrication des paniers qui régnait dans notre vallée de la Vezouze et
même au-delà.
Oui, au mois de Décembre par des températures
souvent peu clémentes, ils allaient "couper des soles" dans leur "sauci"
(1) qu'ils avaient entretenus avec soin dans les mois précédents, nos
paysans de notre village. "Au temps des soles" on utilisait le
"serpillon" (2) et il fallait se courber pour tailler l'osier
occasionnant des courbatures pour les opérateurs et opératrices, car les
épouses avaient droit à cette corvée.
L'article concernant Mr.
Régis COLIN nous le montre en pleine récolte de l'osier mais à l'aide
d'un motoculteur : On n'arrête pas le progrès, nous sommes au XXIème
siècle !
Que de souvenirs nous reviennent en mémoire : le
bottelage des tiges d'osier, le triage en fonction de la longueur, la
mise à l'eau des bottes dans des rigoles pour conserver la souplesse des
soles, puis au printemps le pelage et le séchage pour avoir de la belle
sole blanche; et enfin la mise en œuvre par le travail de vannerie
pour obtenir des paniers aux formes multiples. C'est ainsi que nos
ancêtres confectionnaient des volettes pour présenter les tartes et
autres pâtisseries, jusqu'aux malles de voyage ou autres valises : du
plus petit article au plus volumineux. Qui ne se souvient de
l'habillage en osier des bonbonnes de verre chargées de recevoir "la
mirabelle" distillée à l'automne. Peut-être avez-vous encore un de ces
merveilleux berceaux en osier qui a abrité le sommeil de vos bébés
chéris. Toujours très prisé par les heureux propriétaires d'une cheminée
où l'on peut contempler les flammes, le panier de buches reste un
accessoire très pratique et toujours demandé.
Mais au cours de la
deuxième moitié du XXème siècle, la concurrence asiatique a provoqué une
chute importante de la production nationale de vannerie. On se
souvient également que notre région lorraine a comporté de 1954 à 1963
une école de vannerie située à OGEVILLER notre voisine. Mais il existe
toujours depuis plus d'un siècle l’École Nationale de Vannerie et d’osiériculture à FAYS-BILLOT (Haute Marne) qui accueille de nombreux
élèves.
Si, après cette lecture évoquant "le temps des soles" et
"le monde des paniers", vous éprouvez le besoin de confectionner vous
aussi ces beaux articles de vannerie, nous vous proposons trois livres
au choix :
- Techniques de vannerie, par Sue GABRIEL et Sally GUYMER
Eyrolles éditeur → 26,00 Euros - Guide de la vannerie, par Marie PIERONI
Fleurus éditeur → 14,95 Euros - Manuel pratique de vannerie, par Paul HASLUCK
Editions Emotion primitive → 22,00 Euros
220 Rue de la Goutelaine
88170 DOMBROT sur VAIR
Notes : (1) SAUCI → Terrain de culture des "soles", de l'osier.
(2) SERPILLON → Outil de coupe manuel avec une lame en forme de croissant particulièrement coupante.
Jean SPAITE Février 2016
Crédit photographique :
- Image 1 - Osériculture Régis Colin - Cliché Vosges Matin
- Image 2 - Site Blâmont-Info
- Image 3 et 4 - Clichés personnels de l'auteur