Réflexions... en période de crise.

Nous connaissons actuellement une période difficile, le mot crise est devenu nom commun. La crise économique a pour écho chômage, budget serré à tous les échelons. il est vrai que la période précédente, suivante des "trente glorieuses" nous apparaissait beaucoup plus euphorique. La  civilisation des loisirs toute proche faisait bonne route avec l'économie de marché, où tout prétexte était bon pour acheter le plus possible, même si nos biens de consommation pouvaient encore durer. Les produits courants étaient frappés par la date de péremption et l'on jetait, hélas, en trop grande quantité, ou pour les produits durables, la venue des nouveautés, toujours plus performantes, nous invitaient à suivre la mode pour "rester dans le coup" en harmonie avec notre temps qui défile à grande vitesse avec toutes ces innovations.

Que ce soit l'automobile, la télévision, les téléphones portables, ou les frigos et les cuisines intégrées, la "mode" dans notre société de consommation nous agressait (et nous agresse encore) avec le risque réel pour les citoyens que nous sommes de n'être plus de notre siècle. Quelle horreur!...  La crise économique actuelle imprime un frein à cette déferlante.

Dans les temps passés, nos aïeux ont connus des périodes difficiles que ce soit les périodes de guerre: 14-18 ou plus près de nous 39-45.

Il faut reconnaître que les instances officielles de ces époques étaient différentes de celles d'aujourd'hui où les aides, les allocations sont précieuses alors que fortement réduites au siècle dernier.  Là aussi il a fallu faire face avec les moyens du bord et la situation en milieu rural avec une activité agricole encore importante s'est avérée plus facile pour surmonter les différentes crises. 

Évoquons néanmoins les solutions adoptées en local à l'époque de la seconde guerre mondiale et à l'issue de celle-ci.

  • Rappelons que les jardins potagers se sont révélés d'une grande utilité par leurs productions variées.
  • Dans notre village, plusieurs personnes s'orientèrent vers l'élevage des lapins angoras. Ces belles touffes de poils blancs très longs ponctuées par deux yeux rouges toujours attentifs et un petit nez en mouvement, ont obtenus un réel succès. La plupart des spécimens provenaient du Maine et Loire où d'ailleurs la récolte de poils après épilation était acheminée avec un rendement financier apprécié.
  • D'autres personnes avaient adjoint à leur clapier d'angoras (ou à leur cheptel de lapin courant) l'élevage de chèvre qui offrait l'avantage de produire du lait, et,en fin de parcours, une viande de bonne qualité.
  • Il n'y a pas de petites économies : Si nos jardiniers se montraient économes en recueillant les graines semences pour l'année suivante, il leur fallait quand même s'approvisionner en semences nouvelles. La solution trouvée était le regroupement des commandes auprès d'un grainetier. Ainsi, une bonne partie du village avait opté pour la commande à une maison de graines qui aujourd'hui n'existe plus : les Etablissements DENEFF à CARIGNAN (Ardennes). C'était Paulette BENOIT qui rassemblait les commandes et répartissait en retour les paquets de graines à chacun.

Ces quelques exemples nous montrent ce qui a été possible au siècle dernier. Nous noterons qu'en période de crise, l’entraide est primordiale. Quelle leçon pour nos jours actuels qui se révèlent souvent comme être loin des "jours heureux".

En attendant, souhaitons-nous mutuellement "bon courage" pour affronter les difficultés de cette crise et les surmonter dans l’entraide.

Jean SPAITE   Mars 2013


PS: Les images des animaux sont issues de Wikipedia

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