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samedi 16 janvier 2016

Sur ta Lorraine

Sur_Ta_Lorraine.jpgNous avons fait paraître récemment un article sur "Notre Dame de Bonsecours à travers la Lorraine en 1944". Nous mentionnions notamment que les pèlerins participant à ce parcours de village en village chantaient un cantique typiquement lorrain ayant pour titre " Sur ta Lorraine" . Après des recherches, nous avons la chance de vous présenter la partition de ce cantique créé en 1935 par Monseigneur Maurice KALTNECKER (1884-1959) pour la musique et l'Abbé Paul FILIPPI (1884-1969) pour les paroles. Cette présentation répond à la demande des personnes qui ont connu cet événement, lequel rappelle de nombreux souvenirs, mais également à des membres des nouvelles générations qui découvrent cette manifestation dont l'esprit religieux étonne dans notre monde d'aujourd'hui.

Jean SPAITE  Janvier 2016.

mercredi 16 décembre 2015

NOTRE DAME DE BONSECOURS à travers la Lorraine en 1944.

Nous sommes en Mai 1944 pendant la deuxième guerre mondiale .
L'évêché de Nancy a préparé un pèlerinage de la statue de N.D. de Bonsecours cheminant à travers la Lorraine, allant de village en village pour implorer la PAIX. On peut s'étonner qu'en pleine période d'occupation, les allemands aient accordé l'autorisation à une telle procession aux autorités religieuses présidées alors par Monseigneur Marcel FLEURY. Partie de Nancy le 29 Avril 1944, la statue de la Sainte Vierge devait être de retour le 3 Juin 1944.

NDB_Statue.jpg


Bien des soldats "vert de gris" ont regardé étonnés et goguenards ces françaises et ces français qui priaient pour la fin de la guerre. Certains occupants en silence se joignaient en pensée avec les pèlerins, car cette guerre qui n'en finissait pas était lourde à porter même pour "les vainqueurs " du moment. On nous a rapporté que certains militaires occupants, présageant une tournure moins favorable des événements, auraient avoué :" Cette fois-ci on est foutu, ils promènent leur sorcière !!" . Le débarquement des alliés du 6 Juin 1944 aura fourni la réponse. 

Nous avons reconstitué les étapes de ce pèlerinage marial oublié depuis plus de 70 ans, dans nos villages du lunévillois et du blamontois. Le principe était pour chaque étape de faire une arrivée de jour dans la paroisse désignée, d'assurer une veillée de prières la nuit, et de repartir le lendemain pour la paroisse voisine. Voici l'itinéraire dans notre secteur avec les dates des étapes paroissiales :

                   .....O    THIEBAUMENIL
                        :
                        O    MANONVILLER   24 Mai 1944
                        :
                        O    BENAMENIL     25    "    
                        :
                        O    OGEVILLER     26    "
                        :
                        O    FREMENIL      27    "
                        :
                        O    DOMJEVIN      28    "
                        :
                        O    VEHO          29    "
                        :
                        .....

NDB_Etapes.jpg

Le cortège entre les villages était souvent constitué d'un chariot lorrain sur lequel était déposé le brancard-support de la statue de N.D. de Bonsecours, décorée de fleurs et de feuillage. Ce chariot était tiré par des chevaux montés par leurs cavaliers. L'ensemble était précédé d'une lourde croix de bois portée par des hommes figurant des pénitents. On retrouvait le clergé paroissial accompagné par les enfants de choeur, les membres des congrégations religieuses avec leurs bannières et la foule des hommes et des femmes de nos villages chantant des cantiques (1) puis récitant le chapelet. Arrivée dans le village, la statue était portée à bras d'hommes sur son brancard puis installée au choeur de l'église pour des moments de prières dirigés et commentés par le curé de la paroisse et les oblats de Sion accompagnants du pèlerinage. Une veillée de prières avait lieu toute la nuit jusqu'au lendemain où la statue de la Vierge gagnait la paroisse voisine, l'échange se faisant à mi-chemin des villages. Le transport n'était pas toujours effectué par chariot tiré par des chevaux. C'était donc à bras d'hommes que la statue retrouvait son église-étape.

Ce pèlerinage de N.D. de Bonsecours a marqué les populations des villages-étapes, croyants et même incroyants. On a vu par là la force d'une communauté chrétienne implorant l'intercession de la Vierge pour la fin de la guerre par la libération du pays et le départ de l'occupant.

Aujourd'hui, en nos temps troublés, il nous semble bon de se souvenir du pèlerinage mariale du siècle précédent, même si le matérialisme contemporain marque les esprits au dépend du spirituel.

Le pèlerinage de N.D. de Bonsecours en 1944, c'est une page d'histoire lorraine qu'il ne faut pas oublier.

Remercions les personnes qui, par leurs écrits ou par leurs photos, ont contribué à la réalisation de cet article souvenir. Notamment :  Mme  Jeanne MAIRE née LIVET de LENONCOURT, MMrs René   LOUBETTE    de BENAMENIL et     Lucien MANONVILLER de DOMJEVIN

A voir également sur le site notre article "Un pèlerinage, un merci..".

Nota : (1)  Parmi les cantiques entonnés à pleine voix :
             " Sur ta Lorraine
             " sur tes lorrains
             " ô douce Reine
             " étend les mains.

             dont le caractère religieux était intimement lié au côté patriotique: la libération de notre pays.


Jean  SPAITE    Décembre 2015

P.S. Si vous relevez des lacunes dans les dates des étapes, merci d'avance de nous les signaler.

Reportage photographique :

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[1] - 25 Mai 1944.  Sur la route de Manonviller à la RN4 (D161A)
La procession avec les bannières des congrégations. La tête du cortège a quitté Manonviller et se dirige vers la RN4. Au fond, arrière plan gauche, le clocher de l'église de Manonviller.

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[2] - 25 Mai 1944.  Sur la RN4 (Paris Strasbourg).
Les paroissiens de Bénaménil ont pris le relais avec un chariot lorrain tiré par des chevaux.

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[3] - 25 Mai 1944.  Arrivée à Bénaménil.
Tête de la procession avec les enfants de choeur. Arrivée près de l'église (RN4).

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[4] - 25 Mai 1944.  Toujours à Bénaménil.
Arrivée de la statue de ND de Bonsecours portée à bras d'hommes et précédée par un prêtre avec trois filles en habit de communiante qui jettent des pétales de fleurs au passage de la Vierge.

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[5] - 28 Mai 1944.  Domjevin.
La tête du cortège avec les enfants de choeur se dirige vers le village de Domjevin. la statue de la Vierge vient de Fréménil, le relais s'est fait près de l'ancienne gare LBB de Domjevin. Nous sommes sur la D19, bordée d'arbres (à l'époque) la route aux sept ponts.

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[6] - 28 Mai 1944.  Domjevin.
La foule des hommes avec au fond la statue de la Vierge portée à bras d'hommes.

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[7] - 29 Mai 1944.  Domjevin.
Dans la rue principale (D19). Arrêt de la procession devant la maison de Georges BREDA, séminariste, grand malade, pour demander sa guérison. Prières à genoux.

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[8] - 29 Mai 1944.  Entre Domjevin et Vého. (D19).
Le cortège avec la grosse croix en bois et ses porteurs pénitents suivie par la statue de ND de Bonsecours portée à bras d'hommes.

mardi 1 décembre 2015

Découverte d'une inscription sur l'église de Fréménil

Nous vous avons relaté dans un précédent billet les travaux sur le portail de notre église. C'est à l'occasion de ces travaux qu'une inscription a été découverte sur une pierre d'assise en grès au pied de la tour du clocher. Fortement endommagée par les intempéries et les années qui passent, nous relevons néanmoins les inscriptions ci-après :

     1766
     IMSD

InscriptionEglise01.jpgInscriptionEglise02.jpg

  • Les archives nous apprennent qu'en 1766 notre église Saint Pierre aux Liens a été RECONSTRUITE grâce à la participation des Révérends Pères Bénédictins de Senones. La bénédiction du Saint Lieu a été célébrée le 30 Octobre 1766. Ce qui est certain c'est que l'inscription découverte correspond avec la date de la bénédiction de l'église après sa reconstruction. Sont-ce les initiales des Révérends Pères Bénédictins de Senones qui font l'objet de cette inscription ? Nous en doutons car les religieux bâtisseurs agissent toujours dans la discrétion, sans signaler leur identité.
  • A cette même époque, c'est le prêtre JACQUOT qui exerce son ministère à Fréménil depuis 1763 où IL A RESIDENCE. Peut-on rapprocher cette dernière indication de la maison située au N° 3 Rue de la Prairie dont le linteau daté de 1720 (voir notre article "Les inscriptions sur les linteaux de portes") pourrait se traduire comme le presbytère de la paroisse. Nous sommes en 1766 soit 46 ans après la date du linteau de la Rue de la Prairie. Le rôle de presbytère pourrait encore subsister pour le prêtre JACQUOT en exercice depuis 3 ans et résidant à Fréménil.
  • Pour assurer la bonne marche des travaux de reconstruction, on trouve la présence des administrateurs suivants :
    En 1764  - Sieur GAULT
    1766  - J.N.  GALLAND
    1771  - Sieur GENIN
  • L'inscription datée de 1766 est suivie de 4 lettres : IMSD. Aucunes des lettres ne se réfèrent aux initiales du prêtre JACQUOT (J) ni à celles des administrateurs GAULT, GALLAND, GENIN (G).

On peut s'orienter vers une inscription latine du style DD : Domus DEI → la Maison de Dieu ? Le mystère reste entier pour l'instant.

Un internaute connaisseur spécialiste pourrait-il donner la clé de l'énigme ?


Jean SPAITE    Novembre 2015

samedi 16 août 2014

Des fréménilois et la vocation religieuse

Nos recherches historiques sont toujours instructives.


Nous venons de découvrir qu'au XIX° siècle deux enfants de notre petit village avaient choisit la voie religieuse comme règle de vie. Il s'agit de Jean BARTHELEMY et Joseph-Eugène CHATELAT. En notre XXI° siècle, nous ne trouvons pas localement de personne appartenant à ces familles. Voici un résumé de leurs vies :

Jean BARTHELEMY est né le 10 Avril 1815 à Fréménil.


Son père Hubert BARTHELEMY né en 1790, était instituteur à Fréménil, et sa mère était Marie Anne MENGIN.  Ils ont eu quatre enfants :

  • Jean-Pierre (1812-   )
  • François    (1813-   )
  • Jean        (1815-   ) qui est devenu prêtre
  • Marie-Rose  (1817-   )

Voici les principales étapes de sa vie sacerdotale :

  • Ordination le 12 Mars 1842 (27 ans)
  • Vicaire à St Gengoult à Toul
  • Curé à Crion    1844
  • Curé à Harbouey 1845
  • Curé à Clérey   1854
  • Curé à Bouxières aux Dames  1860
  • Professeur au collége de Vic   1867
  • Retiré à Vézelise Orphelinat agricole 1868
  • Retiré à Ceintrey           1869
  • Retiré à Voinémont          1869
  • Novice à la Chartreuse      1871
  • Quitte le diocèse pour la Chartreuse   1871 (56 ans)
  • Date de décés    ?

Joseph-Eugène CHATELAT est né le 23 Septembre 1847 à Fréménil.


Son père Jean-Joseph CHATELAT était vannier (1819-1900), et sa mère était Marie-Barbe ADAM(1819-1877). Notons que ce couple était le parrain et la marraine de la cloche "Marie-Barbe" baptisée en 1845. (Voir nos articles "Notre église" du 10/08/2014, 22/06/2012, 14/02/2009, 25/03/2006). La famille de Jean-Josph CHATELAT et de Marie-Barbe ADAM a eu cinq enfants :

  • Joseph-Eugène  (1847-1897) qui est devenu prêtre
  • Jean-Joseph    (1849-    )
  • Charles-Albert (1851-    )
  • Marie-Honorine (1854-1911) 2° épouse de Pierre-Aimé BENOIT (1853-1910)
  • Marie-Appoline (1858-1891) 1° épouse de Pierre-Aimé BENOIT (1853-1910)

Voici les principales étapes de sa vie sacerdotale :

  • Ordination le 29 Juin 1874 (27 ans)
  • Vicaire à Rosières aux Salines   1874
  • Vicaire à Gerbéviller            1876
  • Curé à Roville                   1876
  • Parti chez les Missionnaires du Sacré-Coeur 1878
  • Curé de Saulsures les Vannes     1882
  • Retour chez les Missionnaires du Sacré-Coeur 1885
  • Gardien du pèlerinage à N.D. de Romont près de Domrémy 1888
  • Gardien du pèlerinage de St Rouin en Argonne, commune de Beaulieu 1897
  • Date de décés 15 Aout 1897 (50 ans)


Plus près de nous , au XX° siècle, nous avons Madeleine BENOIT qui a choisi d'être Sœur de la Visitation. Elle a encore de la parenté dans notre région.

Madeleine, Marie, Aline, BENOIT est née le 13 Mai 1912 à Fréménil.

Soeur_Benoit_01.jpgLégende : Soeur Marie-Françoise (Madeleine BENOIT) en 1989

Son père Louis, Charles, Edouard BENOIT,1er Canonnier du 6éme Régiment d'artillerie à pied, mort pour la France (1883-1916). Sa mère Marie-Louise TISSERAND (1884-1951). La famille de Louis,Charles,Edouard BENOIT et de Marie-Louise TISSERAND a eu deux enfants :

  • Marcel, Louis, Edouard  (1910-1999)
  • Madeleine, Marie, Aline (1912-1995) qui est devenue Soeur de la Visitation.

Madeleine BENOIT passe toute sa jeunesse à Fréménil, elle pratique la broderie blanche avec talent et se signale pour son dévouement aux autres et sa pratique religieuse. En Mai 1946, elle organise un pèlerinage à N.D. de Bonsecours à Nancy. Ce trajet de 50 Km. à pied sera rappelé dans notre article "Un pélerinage, un merci". Après le décès de sa mère, elle entre au couvent des Sœurs de la Visitation (Cure d'Air St Antoine de Nancy-Buthégnémont) à l'âge de 39 ans. Elle prend le nom de Sœur St François de la Visitation. Son temps est partagé entre la prière et le travail de broderie : articles religieux, linges d'autel, fabrication d'aubes. En 1989, les Sœurs de la Visitation de Nancy sont transférées au monastère de la Visitation-Sainte Marie auprès du lac Léman à Thonon les Bains (74200 Hte Savoie). Madeleine BENOIT décède le 3 Septembre 1995 à Thonon les Bains à l'âge de 83 ans. Elle est inhumée au cimetière des Sœurs du couvent.

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Légende : Photo prise en 1994, Soeur Marie-Françoise BENOIT (au centre) avec ses soeurs (de Gà D) : Marie-Gabrielle, Marie-Christelle, Marie-Françoise, Marie-Thérèse et Anne-Marie

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Légende : Photo de 1946, sur les marches de l'église de Fréménil, lors du pèlerinage vers ND de Bonsecours.

Saluons la mémoire de ces trois personnages qui ont passé leur vie en prière et au service de Dieu. Leur passage sur terre a été marqué par la discrétion au point que beaucoup de nos contemporains les ignorent. Il est vrai que le temps présent est plutôt marqué par un certain individualisme et une dévotion au Dieu-Consommation. Cette empreinte du matérialisme actuel devrait s'effacer pour nous orienter vers une vie plus fraternelle. C'est le vœu que nous formulons pour les jours à venir.

Nous venons de découvrir un reflet peu connu de la vocation religieuse en notre petit village.

Jean SPAITE   Août 2014

dimanche 10 août 2014

Notre église

Eglise2014_01.jpg

AVANT-PROPOS.

Nos recherches historiques nous ont amené à découvrir les origines de notre village dans les environs de l'an 1000 (voir "Depuis combien de temps notre village existe-t-il ?").

Une date à retenir : En 1034, Fréménil notre village existait déjà (Titre de l'Abbaye de St Rémy de Lunéville à propos du pont sur la Vezouze à Domjevin). Un lieu de culte a pu exister aux alentours de cette date, concrétisé par une église autour de laquelle se groupait le premier cimetière comme le voulait la tradition de l'époque. On notera la présence importante du clergé dans la vie des villages. Outre leur rôle cultuel, essentiel, les gens d'église étaient souvent à l'origine d'une évolution économique incontestable: conseils en agriculture, régulation des cours d'eau avec la création d'étangs pour la pisciculture, la construction de bassins de retenue pour la force motrice des moulins. On les trouve bien évidemment dans la construction des églises, des abbayes, monastères, en participation avec la main-d’œuvre locale. Nous les retrouverons en 1766, avec les Bénédictins assurant la reconstruction de l'édifice religieux de Fréménil.

NOS CURÉS DEPUIS 1698.

Sous le titre "Maires, instituteurs, curés", nous avions publié la liste des curés en exercice dans notre village sur une période débutant en 1763 jusqu'à nos jours. L'étude des archives départementales antérieures à 1790 nous permettent de remonter le temps jusqu'en 1698.

1698  - Sieur SIMONET       - Curé de Bénaménil et Féménil
1700  - Jean  GIBES         - Chanoine régulier- Curé de Bénaménil et Fréménil
1714  - N.Ph. FRIAND        - Chanoine régulier- Curé de Bénaménil et Fréménil
1732  - Jean François BIGOT - Vicaire de Fréménil
1741  - Sieur BAILLY        - Curé de Fréménil
1742  - Sieur DURAND        - Vicaire de Fréménil
1745  - G. LAURENT          - Vicaire de Fréménil
1746  - E. JOB              - Vicaire de Fréménil
1746  - N. DEMONTZEY        - Vicaire de Fréménil
1752  - N. VIOT             - Curé de Fréménil
1759  - Sieur SIMONIN       - Curé de Fréménil
1760  - Sieur JACQUINOT     - Desservant
1763  - JACQUOT             - Prêtre de Fréménil, résident à Fréménil
1772  - N. CORDIER          - Vicaire d'Ogéviller et Fréménil
1781  - Sieur PIERRON       - Vicaire d'Ogéviller et Fréménil
1782  - J.B. MANGIN         - Vicaire d'Ogéviller et Fréménil
1789  - J.B. COLLET         - Vicaire d'Ogéviller et Fréménil

Et nous retrouvons la liste suivante (publiée le 04/12/2009) avec :
du 1er Pluviôse an VI (20/01/1798) à 1806 - François POINTCARRE curé de Domjevin et Fréménil
et de 1806 à 1834 - Nicolas FORTCOMBAT - Curé de Domjevin et Fréménil

LA PREMIÈRE ÉGLISE


L'examen du bâtiment actuel église de Fréménil est muet quant à la date de construction qui généralement est révélé par une inscription sur le linteau de la porte d'entrée. Le calvaire extérieur avec la Piéta sculptée porte la date de 1705.
Les archives départementales nous apprennent que le 17 Novembre 1706 a eu lieu la bénédiction de la cloche de la paroisse par le curé de Blamont, prévôt de la collégiale de ce lieu, doyen de Salm. 

Eglise2014_02.jpgEglise2014_03.jpg

Le parrain est René de BOUCHARD, chevalier du Saint Empire et de Launoy, Seigneur d'Herbéviller et Fréménil.

La marraine est Jeanne MANONVILLER.

La cloche est nommée "Renée"

En cette année 1706, le curé du lieu était Jean GIBES, Chanoine régulier.

Nous pouvons en déduire qu'une première église a été érigée à Fréménil avant 1706 sans pouvoir préciser la date de construction initiale
Dans la liste des prêtres énoncée ci-avant, nous trouvons en 1698, Sieur SIMONET curé de Bénaménil et Fréménil. Il serait intéressant de découvrir les précédents curés de la paroisse avant cette date.

Étant donné la modestie de la population, il a fallut plusieurs années pour réaliser l'ouvrage et le doter enfin de la cloche de la paroisse dénommée "Renée".
En retournant dans le passé, nous noterons toutefois que cette petite population, ainsi que les habitants de Vého, avait été mise à contribution pour l'entretien du pont de Domjevin sur la Vezouze dès 1034 par le titre de l'Abbaye de St Rémy de Lunéville.

Notre village était-il doté d'une église en cette année 1034 ? Un lieu de culte pouvait exister en ce début de siècle où la pratique de la religion catholique était déjà bien réelle. Nous pensons que le lieu du culte a dû accompagner la création du village.

LA DEUXIÈME ÉGLISE

Les archives nous apprennent qu'en 1766 notre église a été reconstruite grâce à la participation des Révérends Pères Bénédictins de Senones. La bénédiction du Saint lieu a été célébrée le 30 Octobre 1766.

Cette époque connait une période cruelle de destructions, d'occupations étrangères, d'exactions de toutes sortes et de dépopulation conséquence des guerres, des famines et de la peste. C'est donc vraisemblablement au cours de cette sinistre période que l'église primitive a été fortement endommagée, sinon détruite, nécessitant sa reconstruction en 1766.


A cette même époque, c'est le prêtre JACQUOT qui exerce son ministère à Fréménil depuis 1763 où il a résidence. Sans doute pour assurer la bonne marche des travaux de reconstruction, on trouve la présence des administrateurs suivants :

En 1764 - Sieur GAULT
     1766 - J.N. GALLAND
      1771 - Sieur GENIN
ce qui traduit une certaine organisation de la paroisse.

LES RÉSIDENTS

Si en 1763, le Prêtre de Fréménil JACQUOT est bien indiqué résident à Fréménil, et il en est de même pour Nicolas FORTCOMBAT de 1806 à 1834 curé de Domjevin et Fréménil porté également résident à Fréménil, on peut s'interroger sur les autres curés notés "curé" ou "vicaire" du lieu. Ont-ils été aussi résidents à Fréménil ? N'oublions pas que près de l'église existait une maison démolie en 1946 qui, étant donné la proximité, a put abriter le desservant de la paroisse ( voir notre billet "Maisons aujourd'hui disparues"). De même la maison du 3 Rue de la Prairie dont le linteau de porte d'entrée porte la date de 1720 avec une inscription religieuse, aurait put avoir le même service ?  (voir notre billet "Les inscriptions sur les linteaux de porte").

LA RÉVOLUTION A-T-ELLE MARQUÉ SON PASSAGE ?

Si nous prenons le temps de nous arrêter aujourd'hui près du calvaire de l'église, nous noterons la datation de 1705. Sous la Piéta sculptée nous découvrons un cadre de pierre dont les inscriptions portent les traces de martelage rendant la lecture impossible. Ce ne peut être l'effet des intempéries même avec une forte grêle. On ne peut s'empêcher d'évoquer la révolution de 1789 et surtout la période de la terreur où les "sans-culotte" coupaient allégrement les têtes et s'en prenaient rageusement aux biens du clergé. La question reste posée...


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ET LA PREMIÈRE CLOCHE ?

On peut se poser une question : Qu'est devenue la cloche "Renée" baptisée en 1706 ? A-t-elle fait l'objet d'une prise de guerre au cours des invasions successives ? A-t-elle été brisée ? A-t-elle été fondue pour devenir une cloche nouvelle ? La question reste entièrement sans réponse.

L’ÉGLISE ET L'HISTOIRE

Depuis la construction primitive jusqu'à aujourd'hui, notre église a fait face à l'épreuve du temps et des misères des hommes. Intempéries, pluies torrentielles, famines, disettes, épidémies et les guerres, la guerre des Rustauds en 1525, des Reîtres en 1587, et surtout la guerre de Trente ans voyant déferler les hordes de Suédois, Allemands, Hongrois, Croates en 1630 qui ont fait des ravages dans notre région.


Plus près de nous, la première guerre mondiale 14-18 suivie par la plus récente 39-45 ont causées des destructions et des deuils dont le souvenir est encore présent dans nos mémoires. Et pendant ces conflits, l'église a joué son rôle d'accueil, de repos et de prière.

Le clocher, comme un doigt pointé vers le ciel, a redonné confiance, espérance, a un peuple qui en avait grand besoin. L'histoire de l'église s'inscrit intimement dans l'histoire des hommes.

CONCLUSION

Par le présent texte, nous avons tenté d'en apprendre plus sur notre église Saint Pierre es liens. Nous relevons qu'une première église a été construite et dotée d'une cloche baptisée "Renée" en 1706. L'église est reconstruite en 1766 grâce aux Bénédictins de Senones. Entre ces deux dates, 60 ans, nous n'avons malheureusement pas trouvé de document nous indiquant la cause de cette démolition.

Nous pouvons avancer que la population soumise à des impôts continus, époque du ministre tyrannique Chaumont de La GALAIZIERE à partir de 1737, caractérisant ces années ruineuses, conjointement à un orage d'une rare violence qui ravagea la région en 1746, et en 1749 la grêle qui occasionna des dégâts considérables. Ces événements s'ajoutant à une absence d'entretien du bâtiment ont pu causer la démolition de la nef de l'église. Seul, de la construction primitive, le clocher a été conservé moyennant l'installation de tirants métalliques dont on voit nettement les croisillons extérieurs encore aujourd'hui. Et dans le campanile de notre église, trois cloches sonnent les joies et les peines de notre population :

  • Marie-Barbe, la petite, baptisée en 1845.
  • Marie-Madeleine, la moyenne, baptisée elle aussi en 1845.
  • Marie-Élisabeth, la grosse, baptisée en 1896.

Nous leur souhaitons longue vie.

Nous avons eu l'occasion par ailleurs (voir nos billets des 14/02/2009 et 25/03/2006) de décrire l'intérieur de notre église Saint Pierre recélant de véritables œuvres d'art classées Monuments Historiques, qui méritent une réelle protection notamment la chaire à prêcher du XVIIIe siècle (1770-1790). Nous avons le devoir de transmettre ces richesses aux futures générations.

Un jour peut-être nous en saurons davantage sur notre église Saint Pierre.

Jean SPAITE   Aout 2014

mardi 8 novembre 2011

Mon clocher au patrimoine...

Les internautes pratiquent fréquemment une promenade découverte en "zappant" sur la "toile". J'ai eu dernièrement la surprise agréable de découvrir une photographie du clocher de notre village sur le site "clochers de france", photo prise le 28 Juin 2008 par Mr Jean-Pierre LECLERC :


Ainsi, j'ai appris que la France possédait 40.000 clochers établis sur 36.861 communes de notre pays (Recensement INSEE). Le site "clochers de France" pour sa part présente notre région lorraine, dans la tranche de classement "75 à 95%" de clochers, sous la forme de descriptions et de représentations photographiques.


Je suis heureux de constater que le clocher de notre petit village apparait dans cette vitrine du patrimoine. Précisons que notre clocher est du type "pavillon", pyramide à quatre pans, forme de flèche mais très courte. Dans la monographie de Fréménil éditée en 1987 [Fréménil et son église], je l'avais décrit comme un doigt pointé vers le ciel. C'est un symbole à retenir.


Je retiens de cette promenade découverte des clochers de France que notre édifice mérite actuellement une attention toute particulière de remise en état, d'entretien et de conservation. Nous vivons auprès de réalisations qui nous ont été transmises par nos aînés sans en mesurer la valeur. Il serait grand temps d'ouvrir nos yeux pour sortir de cette indifférence vis à vis de ce qui fait partie de notre patrimoine.

Il y a trente ans mourrait Georges BRASSENS le chanteur philosophe qui nous a laissé un  message :

Auprès de mon arbre,
Je vivais heureux,
J'aurais jamais du m'éloigner de mon arbre,
J'aurais jamais du le quitter des yeux.

Ne quittons pas des yeux notre clocher, inscrit au patrimoine de France, au même titre que les châteaux, les abbayes, les lavoirs et les fontaines.

Nous avons récemment (1) fait découvrir les linteaux des portes de notre village. Pour beaucoup il s'agissait d'une richesse inconnue. Nous nous devons de préserver d'autres vestiges remarquables comme les deux blockhaus de la première guerre mondiale encadrant notre village à l'Est et à l'Ouest, et surtout notre église qui abrite des œuvres d'art étonnantes. Quand on a la chance de posséder un tel patrimoine, il faut le savoir et avoir la volonté de le valoriser.

Souhaitons être entendu... à l'ombre de notre clocher.

(1) Voir :  -le site "fremenil.com" notre écho du 4 Avril 2011
               -la nouvelle revue lorraine N°9  Aout-Septembre 2011
               -Villages Lorrains   N°134  Printemps 2011                              
             
Jean SPAITE    Novembre 2011.

samedi 24 septembre 2011

C'était au siècle dernier (3)

L'Eglise.

Notre église paroissiale ayant été endommagée en 1944 par les bombardements, une reconstruction totale de la toiture a été nécessaire la paix revenue en 1945-46.
Mais en 1987, soit plus de 40 ans plus tard, sous le mandat de Mr Yves ADAM maire, une rénovation complète a été réalisée par l'entreprise GERARD de Domèvre sur Vezouze. Nous publions une photographie des ouvriers couvreurs en plein travail sur le chantier de l'église. La photo date d'Octobre 1987.

Eglise - Changement du coq 1991
Après la réfection de la couverture du clocher, une entreprise spécialisée a procédé à l'installation d'un paratonnerre neuf ainsi qu'à la dépose de l'ancien coq-girouette qui était particulièrement endommagé. C'est la Société Electric-Antenn de Vandoeuvre qui a été adjudicataire du nouveau paratonnerre et du coq-girouette pour la somme de 42.000 Francs. Le nouveau coq a été béni par l'Abbé Charles BAILLY au cours d'une cérémonie traditionnelle rassemblant une nombreuse assistance. Avant la mise en place définitive du coq-girouette à la pointe du clocher, au dessus de la croix en fer forgé, une présentation itinérante a eu lieu de maison en maison. Cela a été l'occasion d'une offrande par les habitants pour les ouvriers travaillant en hauteur à l'installation définitive du "volatile" coiffant le clocher et surveillant notre village... Nous publions une photographie de la bénédiction du coq par l'Abbé BAILLY datant du samedi 11 Mai 1991. Les jeunes gens qui posent fièrement ce jour-là sont devenus grands aujourd'hui. Nul doute qu'ils seront contents de se revoir !

Pose du coq Eglise Fremenil 1991 01Pose du coq Eglise Fremenil 1991 02

Pour celles et ceux qui ont été témoins de la bénédiction du nouveau coq de l'église paroissiale, c'est un événement mémorable que l'on n'a pas souvent l'occasion de voir dans sa vie.

CoqEglise_Panorama


Nous  sommes en 2011. Le coq du clocher indique toujours d'où vient le vent. Depuis son perchoir, il constate avec inquiétude les tuiles recouvrant le toit de l'église qui ont un besoin urgent d'une remise à neuf pour guérir les fuites d'eau qui meurtrissent le plafond de l'édifice. Nous prenons rendez-vous pour ce chantier que nous espérons prochain.
Ce sera l'occasion de prendre une photo montrant les couvreurs au travail.

Jean SPAITE    Septembre 2011

mardi 20 juillet 2010

L'orgue ressuscité

Orgue 2010Dans la petite église de Fréménil, il dormait là depuis de longues années. Il avait fait l'objet d'un don généreux (de la part du Dr. Alain Spaite) et, prétextant une remise en forme d'ordre musical, il était assoupi sous une étoffe jaune orange. On en arrivait à l'oublier, lui qui fièrement avait pourtant produit des sons merveilleux, une harmonie de notes et d'accords qui avaient enchanté son auditoire. Cette singulière somnolence durait depuis plus de vingt ans.

En ce dimanche du 11 juillet 2010, l'orgue électronique de l'église Saint Pierre aux liens nous a révélé tout son savoir faire. Le chef de chœur, le Docteur Jean-Michel MATHIAS de Blâmont, qui dirige avec brio la chorale inter-paroissiale qui comprend entre autres des voix d'hommes remarquables, s'est révélé un expert en remise en état de l'instrument endormi. Un réglage délicat, mais efficace qui s'est traduit par une prestation musicale de bonne tenue. C'est Madame Annie MATHIAS (née L'HOTE) qui a interprété musicalement tous les cantiques de cette messe « de résurrection » pour l'orgue de l'église. Miracle de Saint Pierre qui a défait les liens de silence dans lequel était plongé depuis trop longtemps l'instrument musical de la paroisse.

Ainsi, le « facteur d'orgue » a contribué, à sa manière, à répandre la Bonne Nouvelle de l'évangile d'une manière harmonieuse et bienvenue. Qu'il en soit particulièrement remercié et longue vie au Chant Nouveau !

J.Spaite Juillet 2010

PS : Et si, en ce jour, nous assistions au point de départ du renouveau de notre église qui en a bien besoin, à l'intérieur comme à l'extérieur ? Formulons-en l'espoir.

mardi 6 avril 2010

Les Terettes 2010

Comme l'an passé, les Térettes ont sonné les Angélus en l'absence des cloches parties à Rome. Fidèles à la tradition , Blandine et Mélanie L. ont fait le tour du village en clamant à haute voix "il est midi, c'est l'Angélus !" et en actionnant chacune leur bruyante crécelle remplaçant le son des cloches. Les Térettes font partie de la vie du village. La photo prise le vendredi à midi nous les montre toutes souriantes. Cette année , elles étaient deux filles seulement, mais on m'a dit que pour le service du soir, il y aurait aussi des garçons !  Félicitons cette sympathique jeunesse qui assure une manifestation bien vivante de la Semaine Sainte qu'il faut pérenniser.

Et si nous parlions du temps passé ?

Quand j'étais petit, j'étais toujours fourré chez la Tante et le Tonton qui habitaient prés de l'église. Depuis la porte de la grange, on voyait trés bien le cadran du clocher et les aiguilles en mouvement. C'est là que j'ai appris à lire l'heure grâce à l'enseignement de la Tante et du Tonton ! Et ce n'est pas rien, quand on est petit, de dire l'heure en traduisant les positions de la grande et de la petite aiguille !

La Semaine Sainte était l'occasion d'expliquer le voyage à Rome des cloches et leur remplacement par les Terettes qui déambulaient dans les rues du village. Le Tonton était prodigue en renseignements. D'après lui, elles partaient en voyage le Jeudi-Saint et, pour signaler leur départ, elles sonnaient une dernière fois l'Angélus du soir. Après, c'était le silence...  Mais, qu'allaient donc faire les cloches à Rome ? Hé bien c'est simple, elles vont chercher les Oeufs de Pâques !  Ainsi donc, les journées de la Passion étaient converties en un marché d'oeufs que nous souhaitions tous en bon chocolat !   "- Mais dis-voir Tonton, tous les quarts d'heure on entend la petite cloche qui continue de sonner, c'est pas normal puisqu'elles sont parties."  alors, y z'ont oublié la p'tite ?..."  "- Mais non, les grosses cloches n'ont pas oublié la p'tite : elle est trop petite pour pouvoir voler jusqu'à Rome et puis revenir avec leur chargement d'oeufs de Pâques ! La p'tite, elle garde le clocher pendant ce temps-là ! "-Ah bon !..."  Il en sait des choses le Tonton !...

Et pendant le voyage des cloches, et pendant les processions des Térettes dans les rues du village, il y avait une certaine activité dans les cuisines. Si on admettait de présenter des oeufs en chocolat pour le dimanche de Pâques, dans nos campagnes on avait à notre disposition des oeufs de poules qui étaient dignes de cotoyer les friandises en chocolat. Les oeufs frais étaient convertis en oeufs durs comestibles plus longtemps et moins fragiles que les oeufs frais, et par des teintures miraculeuses, mais tout ce qu'il y a de plus naturelles, devenaient bruns, roses, violets... De quoi rêver! Le Samedi, l'Angélus du soir sonnait le retour des cloches et la Résurection que l'on fêterait plus largement le Dimanche de Pâques. L'occasion pour les "Téretteurs et Téretteuses" de passer dans les maisons pour recevoir le fruit de leurs prestations. Déjà les oeufs durs teintés leur étaient largement offert et appréciés comme il convient.

Et le Dimanche pascal, après la cérémonie religieuse, il y avait la distribution d'un oeuf en sucre par jeune ayant assisté à la messe. Cette distribution généreuse était assurée par Mademoiselle Anna Elisabeth MANGIN, la bienfaitrice de la paroisse que l'on ne doit jamais oublier.

Et après, c'était la course dans les jardins où il y avait des oeufs bien cachés, des oeufs en chocolat ceux-là, et puis aussi des "oeufs de poule de couleur !"

Les Térettes d'antan ne doivent pas nous faire oublier les braves Térettes d'aujourd'hui et souhaitons bienvenue aux Térettes à Venir... Demain.

Jean SPAITE - Avril 2010

samedi 14 février 2009

L'Eglise Saint Pierre

L'église de notre village a pour Saint Patronage : SAINT PIERRE et plus précisément Saint Pierre AUX liens. Cette appellation se retrouve aussi sous la forme de Saint Pierre ES liens ou Saint Pierre EZ liens. Il s'agit toujours du même St Pierre apôtre qui est vénéré le 29 Juin (en 1888 la St Pierre se situait le 1er Août). Pourquoi cette indication de"liens"?   Les liens représentent les 2 chaînes dont St Pierre fut chargé : Celle de JERUSALEM, apportée à ROME, et celle de ROME, dans la prison MAMERTINE où St Pierre se trouvait. Quand on les rapprocha l'une de l'autre, les 2 chaînes se soudèrent miraculeusement. On trouve-là le symbole de l'union intime qui soude JERUSALEM où le CHRIST a vécu sa passion, et  ROME siège du Premier Chef de l'église: St PIERRE.

Si dans les dédicaces des églises de notre pays lorrain, on trouve de nombreuses paroisses patronnées par St PIERRE, on en trouve même associées à St PAUL, St SYLVESTRE, St URBAIN, sans oublier St PIERRE FOURIER, les églises relevant de St PIERRE AUX LIENS sont moins fréquentes. Sur l'arrondissement de LUNEVILLE, on en trouve 5, soit :

     1- PARROY         (canton de ARRACOURT)    St Pierre ES liens
     2- LACHAPELLE  (      "          BACCARAT )             "      ES   "
     3- PEXONNE      (      "          BADONVILLER)          "      ES   "
     4- FREMENIL      (      "          BLAMONT  )              "     AUX  "
     5- GIRIVILLER     (      "          GERBEVILLER)           "     AUX  "
 
Dans l'église de FREMENIL, on peut admirer, derrière le maître-autel, en arrière plan, une toile peinte représentant St PIERRE, patron de la paroisse montant au ciel entouré d'angelots bienveillants. L'encadrement en bois sculpté, doré, est rehaussé de glaces biseautées. L'ensemble mesure 3,60 m de hauteur sur 1,50 m de largeur. 



Ce tableau, comme tout le mobilier du choeur de l'église a été classé au titre de mobilier historique le 23 Septembre 1981. Au cours de la seconde guerre mondiale, l'église avait souffert notamment ses vitraux détruits et le tableau représentant St PIERRE n'avait pas été épargné.  Le Service Départemental des Monuments Historiques, après constat sur place avait décidé de la nécessité d'une réfection de l'oeuvre. Cette décision avait fait l'objet d'une délibération du Conseil Municipal du 28 Février 1977.
        
L'estimation des travaux avait l'objet d'un devis présenté par Mr Jean-Louis AURAT, Inspecteur des Monuments Historiques  pour un montant de 17.710 F. La commune de FREMENIL s'engageait pour une participation de 20 % soit 3.540 F. Le marché des travaux a été passé le 13 Octobre 1977 avec Mr. Maxime CHIQUET, sculpteur à ALLIANCELLES (51250 SERMAIZE les BAINS).

La restauration terminée, le tableau fut livré par un transporteur à l'église de FREMENIL au cours de l'année suivante.  Le Maire, Yves ADAM et son Conseil furent heureux de retrouver leur "St PIERRE". Mais le transport ne comprenait pas la mise en place. Il fut décidé de procéder en local à la réinstallation du tableau. Y ont participé, outre le Maire, quelques autres bonnes volontés montées sur des échelles. Mais on ne s'improvise pas dans ce genre de travail délicat que consiste la mise en place d'un tableau d'un poids respectable, de dimensions généreuses et, surtout, d'une relative fragilité (toile peinte, glaces ouvragées). Au cours de la délicate opération, le tableau s'inclina vers l'avant et vint heurter les grands cierges du maître-autel occasionnant des blessures encore visibles aujourd'hui. Néanmoins le tableau fut réinstallé en l'état et garda ses blessures. Cet épisode sur la remise en place du tableau de St PIERRE m'a été rapporté par Yves ADAM lui-même.


Moralité :  Une oeuvre d'art doit être manipulée par des spécialistes équipés en conséquence. Ce travail délicat doit être confié à des hommes de l'art. Ce qui n'empêche pas d'admirer la représentation de St PIERRE et de lui adresser librement nos prières.
                                                                                        

                 Amen....
 

                                                                                     J.S. Décembre 2008

lundi 1 septembre 2008

Notre Dame de la Bonne Fontaine

17.02.2009 - Share on Ovi
La Chapelle "Notre-Dame de la Bonne Fontaine" se situe sur le territoire de Domjevin. Elle est toutefois un lieu de pélerinage depuis des siècles pour toutes les populations alentour. Ayant eu l'occasion d'accéder à un petit opuscule édité en 1912 par le curé de Domjevin, et intitulé "Souvenir de la Bonne Fontaine", j'ai souhaité en faire bénéficier les visiteurs du site fremenil.com, comme un témoignage de la piété de nos villages et aussi comme une invitation à (re)-découvir ce petit coin de Lorraine.

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vendredi 23 juin 2006

Ouvrage sur les "Saints Patronages et Sobriquets dans l'arrondissement de Lunéville"

  • Encore un ouvrage sur notre village et l'arrondissement de Lunéville. Edité à compte d'auteur en 1999 par Jean SPAITE, ce livre s'intitule "Etude sur le Saint Patronage, les appellations officielles et les Sobriquets dans les villages de la Meurthe et Moselle (Arrondissement de Lunéville).
  • J'emprunte à l'auteur (que je connais bien ;-) la description suivante :
    Pourquoi un tel ouvrage ?
    • Faire connaître les sobriquets (surnom des habitants) de l'arrondissement de Lunéville. Etude portant sur 164 communes.
    • Rappeler l'évolution des noms de village pour arriver à l'appellation actuelle.
    • A la faveur de cette étude, découvrir les Patronages et dédicaces des paroisses de chaque village.
    • Par voie de conséquence, participer à la conservation d'un patrimoine régional.
    • L'évocation des villages et hameaux disparus notamment à la suite de la Guerre de Trente Ans peut constituer une découverte pour certains lecteurs.
  • Afin de vous faire une idée plus précise du contenu de ce livre, vous trouverez çi-dessous (avec l'autorisation de l'auteur) la page concernant Fréménil.
  • Cet ouvrage est disponible auprès de l'auteur au prix de 15 Euros (frais de port en sus) : Jean SPAITE - 12 grande rue 54450 Fréménil (Tel: 03 83 72 28 01) ou par mail auprès du Webmaster (voir au bas de chaque page de ce site).

samedi 25 mars 2006

Eglise - L'intérieur

  • L’intérieur de l’église mérite un intérêt tout particulier :
  • La nef est séparée du chœur par une ouverture en anse de panier. Le chœur, ceinturé par un lambris en bois, est éclairé par deux vitraux colorés évoquant St Pierre.
  • Le maître-autel est en marbre galbé et mouluré surmonté par le retable et le tabernacle.
  • Le retable et le tabernacle du maître-autel, en bois sculpté doré, datant du XVIIIe siècle sont très remarquables. Le tabernacle, dont la porte représente l’agneau pascal est surmonté d’un reposoir à baldaquin en bois sculpté doré de toute beauté. Il est orné d’un crucifix doré, C’est également l’emplacement réservé à l’ostensoir au cours des grandes cérémonies. De part et d’autre de la porte du tabernacle on notera deux niches latérales accueillant des statuettes dorées. Le retable est également surmonté de deux statuettes dorées. Six grands chandeliers dorés complètent l’ensemble.
    Notice de l'inventaire du Patrimoine (Fichier Mérimée)
  • En arrière plan, un tableau représente St. Pierre, patron de la paroisse, montant au ciel. L’encadrement en bois sculpté, doré, est rehaussé de glaces biseautées. Tout ce mobilier du chœur de l’église a été classé au titre de mobilier historique le 23 Septembre 1981.
    Notice de l'inventaire du Patrimoine (Fichier Mérimée)
  • Une porte située derrière le maître-autel, donne accès à la sacristie.
  • La table de communion, constituée par une grille en fer forgé rehaussé par des motifs dorés, peut séparer le chœur de la nef.
  • Deux autels latéraux du même style que le maître-autel, sont surmontés chacun d’une niche accueillant les statues dorées de St Pierre à droite et de la Ste Vierge à gauche.
  • La nef du type “grange” à plafond droit, avec un arrondi sur les murs latéraux.
  • Des fenêtres à plein cintre sont réservées dans les murs latéraux. La nef est éclairée par six vitraux décorés de symboles religieux.
  • Les murs latéraux sont ornés d’un chemin de croix sous la forme de tableaux peints avec encadrement en bois souligné d’un large filet doré. La partie supérieure arrondie est surmontée d’une croix.
  • De part et d’autre de l’allée centrale unique sont alignés des bancs à dossier en bois.
  • La plus belle pièce est sans conteste la merveilleuse chaire du XVIII° siècle(1770-1790). La caisse à parois en bossage ornées de personnages taillés en plein bois. Les guirlandes sculptées sont d’une remarquable finesse. Le ciel est surmonté par un ange soutenant les tables de la loi et désignant les cieux. Toute une règle de vie est ainsi évoquée : Qui veut la récompense éternelle doit se conformer à la loi divine.
  • La chaire a été classée au titre de mobilier historique le 22 Juillet 1983.
    Notice de l'inventaire du patrimoine (Fichier Mérimée)
  • Au fond de l’église, côté gauche, on trouve les fonts baptismaux, une belle vasque de marbre posée sur une colonne.
  • Un crucifix en bois peint de grandes dimensions est accroché au mur au dessus des fonts baptismaux. Une petite statue de Jeanne d'Arc, Sainte Lorraine, veille sur les lieux.
  • Côté droit un confessionnal en bois offre peu d’intérêt.
  • De part et d’autre de la porte d’entrée, des bénitiers en marbre sont scellés au mur.
  • Pour mémoire, on se souviendra :
    • Du lustre central en cristal de Baccarat qui a été détruit pendant la guerre 1939-1945, plus exactement en 1944 quand FREMENIL a été évacué par les allemands. ainsi que de deux suspensions en cuivre. Ces différentes pièces, ainsi que toutes les statues posées sur socle qui ornent la nef et le chœur, ont été offertes par Mademoiselle Marie-Elisabeth-Anna MENGIN qui fit tant de bien pour les églises de FREMENIL, de DOMJEVIN et la chapelle de N.D. de la Bonne Fontaine. Les Fréménilois, tout particulièrement, se doivent d’être fidèles au souvenir de Mlle MENGIN, de même qu’à ses parents qui marquèrent de leurs bien­faits leur passage sur cette terre lorraine.
    • Un tableau de grandes dimensions surmontait la porte d’entrée de la nef. Il était très sombre, encadré en bois noir. Le sujet religieux qu’il représentait n’est pas resté dans les mémoires. Un jour il dut être dépendu. C’était son dernier jour car il s’effondra littéralement : la toile partant en poussière et le cadre vermoulu faisant de même .... Dommage qu’il ne reste même pas une photographie de ce tableau.

Eglise - Le clocher

  • C’est certainement l’élément architectural le plus ancien.
  • Tour carrée à trois étages, elle est coiffée d’un toit à quatre pans surmonté d’une belle croix en fer forgé et d’un coq girouette. La tour a, au cours des ans, été renforcée par des tirants métalliques terminés par des croisillons en acier formant ancrage. On accède aux différents étages par un escalier. Le second étage abritait le mécanisme de l’horloge. Le troisième étage abrite les trois cloches. Depuis Mai 1965 les trois cloches ont été électrifiées. Le mouvement mécanique de l’horloge a été déposé en Juin 1978 pour faire place à un mouvement totalement électrique adapté à la sonnerie des cloches. Ce travail a été réalisé par les Ets DIDELOT de SARREBOURG.
  • Faisons connaissance avec les cloches de notre église :
    • La plus grosse, date de 1896, baptisée Marie-Elisabeth, a pour parrain Jean-Joseph-Félix ADAM, et pour marraine Marie-Elisabeth-Anna MENGIN.
    • La moyenne, date de 1845, baptisée Marie-Madeleine, a pour parrain Eugène-Nicolas ROUSSEL, et pour marraine Marie-Madeleine MANONVILLER
    • La petite, date également de 1845, baptisée Marie-Barbe, a pour parrain Jean-Joseph CHATELAT, et pour marraine Marie-Barbe ADAM.
  • Pendant la guerre 1914-1918, et on peut penser qu’il en a été de même pendant tous les conflits, notre clocher a servi de poste d’observation du front tout proche (BLEMEREY, VEHO).

Eglise - Présentation générale

  • L’église de FREMENIL est un édifice simple mais bien proportionné composé d’une nef type “grange” accolée à une tour carrée à étages coiffée d’un toit à quatre pans. Le clocher est trapu. On avance pour l’église la date de 1766, année du décès de notre dernier Duc, Stanislas "Le Bienfaisant", et du rattachement du Duché de Lorraine à la France.
  • Effectivement l’église à été reconstruite a cette date avec l’aide des Révérends Pères Bénédictins de SENONES et achevée entièrement début Octobre 1766. La bénédiction du Saint lieu a été célébrée le 30 Octobre 1766. La fondation de l’église est largement antérieure à cette date. Le lieu du culte a dû accompagner la création du village.
  • Vers 1630 la Lorraine se trouve entraînée dans la guerre de 30 ans et connaît une période cruelle de destructions, d’occupations étrangères, d’exactions de toutes sortes et de dépopulation conséquence des guerres, des famines et de la peste. C’est donc vraisemblablement au cours de cette sinistre période que l’église primitive a été fortement endommagée sinon détruite nécessitant sa reconstruction en 1766.
  • C’est autour de l’église que les habitants de FREMENIL étaient enterrés jusqu’en 1887, date à laquelle correspond l’ouverture du cimetière actuel situé sur la route d’Ogéviller au lieu-dit “le Camp”. L’ancien cimetière entourant l’église est aujourd’hui dégarni de ses tombes dont la dernière a été déposée peu avant la dernière guerre 1939-1945.
  • Témoignage de ce lieu de l’ultime repos, le calvaire en pierre du mur d’enceinte de l’église avec une Piéta en soubassement. Sur le fût de la croix, une inscription latine “Réquiescant in pace Amen” — qu’ils reposent dans la paix, Amen - et une date 1705. Rappelons que naguère, de part et d’autre de l’escalier d’accès à l’église, deux beaux tilleuls formaient une garde accueillante.
  • Une maison existait tout près de l’église. Pendant la guerre 1939-1945, les restrictions de carburant étaient telles que le boulanger ne pouvait plus faire sa tournée automobile. Le pain était acheminé au village et la distribution était faite dans cette maison. Fortement endommagée à la libération, réduisant d’autre part la largeur de la route à cet endroit, la démolition de cet immeuble fut effective en 1946.
  • La présence de l’abri-bus du XXe siècle contre l’église, bien que d’une utilité certaine créé une note discordante dans un équilibre architectural. Dommage car nos grands-pères savaient construire avec une réelle harmonie.

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