Toponymie et histoire, personnages

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lundi 2 juin 2014

Guerre 14-18. "Morts pour la France" à Fréménil.

MonumentPoilu.jpgEn ces temps de commémoration du centenaire du premier conflit mondial, nous rappelons que, déjà en 2008, nous nous sommes fait un devoir de mémoire pour évoquer sous le titre "11 Novembre 1918- 11 Novembre 2008 : 90 ans déjà" le souvenir de ces braves soldats tombés sur notre sol de France.

Notre monument aux morts comporte huit noms de ces morts pour la France :

  • BENOIT   Jean-Louis                  mort en 1914
  • GERBE    Charles, Julien               "     1914   (30 ans)
  • BALLAND  Paul, Joseph, Eugène   "     1914   (28  " )
  • ANTOINE  Eugène, Léon               "     1914   (34  " )
  • HENRY    Paul, Arthur                   "     1915   (28  " )
  • BENOIT   Louis, Charles, Edmont  "     1916   (33  " )
  • BENOIT   Jean-Baptiste, Hubert, Henri  "     1914   (29  " )
  • CHATON   Joseph                         "     1916   (43  " )

Précisons que Paul BALLAND était le jeune instituteur de l'école de Fréménil depuis 1912.

Dans notre cimetière reposent dans des tombes de famille des soldats de la guerre 14-18 :

  • BENOIT   Pierre-Eugène            mort en 1916   (30 ans)
  • MEILLAT  Pierre                                "     1918   (40  " )

Deux autres tombes ont accueilli les corps de :

  • JOUBERT  Emile             tué à Fréménil en 1915   (23 ans)
  • TROMBERT Vital            tué à Reillon          1915   (26  " )

Les familles de ces deux soldats avaient choisi de laisser reposer leurs fils en terre fréméniloise où ils étaient stationnés et accueillis chaleureusement, et leur avaient érigé pour chacun un monument funéraire. Les années passant et en dépit d'un entretien discret, les tombes de ces soldats accusaient un mauvais état. En 2002, l'Association "Le Souvenir Français" a remplacé les monuments en souffrance par deux tombes normalisées "Mort pour la France" dont l'aspect est irréprochable.

Précisons que :

  • Emile JOUBERT  2e classe, 10e Batterie, 8e Régiment d'Artillerie, était originaire de PARIS.
  • Vital TROMBERT   sergent, 230e Régiment d'Infanterie, était originaire d'EVIAN.  

Trop nombreux furent-ils les braves poilus stationnés à Fréménil et qui sont montés à l'attaque sur le front à Blémerey, à Vého, à Leintrey ou à Reillon, et qui ont trouvé la mort face à l'ennemi. Leurs pauvres corps reposent maintenant au cimetière militaire de Reillon.

Au cours de ce premier conflit mondial, notre village a subi des bombardements d'artillerie ennemie. Si les destructions ont été moindres que dans les villages de Domjevin ou de Blémerey par exemple, ces chutes d'obus explosant en provocant des éclats extrêmement dangereux, ont occasionné des victimes mortelles. Parmi celles-ci, relevons le nom de Pierre PINGUET, sapeur mineur au 4e Régiment de Génie, Cie 13/04 Dre, tué par un éclat d'obus à Fréménil le 5 Décembre 1915 alors qu'il se trouvait derrière l'église ( témoignages de Madeleine HOURDIAU et de Mathilde FLAVENOT née MALGRAS ). Il était né le 13 Avril 1886 à BLON (Hte Vienne). Il était en cantonnement dans notre village. Après avoir été enterré au cimetière communal, il a été transféré ensuite et se trouve depuis 1935-1936 au cimetière de Reillon.  Notons que notre cimetière comportait sept tombes de soldats tués à Fréménil pendant la guerre 14-18, faisant l'objet d'un profond respect patriotique de la part des habitants. Les-dites tombes ont été relevées (vers 1935-1936) et les corps ont été enterrés définitivement comme il est dit ci-avant au cimetière militaire de Reillon.

Ayons une pensée émue pour ces victimes de la première guerre mondiale. Ne les oublions pas.


Jean SPAITE - Mai 2014

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Crédit photographique :

vendredi 2 mai 2014

Notre patois lorrain (11ème partie)

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  • KEGE (kége )                          n.f.  - la cage.
  • KEURIER                                verbe - récurer, curer.
  • KEVE (kéve )                          n.f.  - la cave.
  • KEUVELEE (keuvelée)            n.f.  - une vaisselle importante à nettoyer. Un tas d'assiettes sâles.
  • KIKEMBOLE(kikembôle)         n.f.  - une roulade par terre, la tête la première.
  • KEMOTTE TIERRE(kmottière) n.f -  pomme de terre.
  • KNEPES (knèpes)                   n.f.pluriel- boulettes de pâtes faites avec de la farine et des oeufs cuites dans de l'eau.
  • LEU                                         n.m.   - le lit.
  • LISETTE                                  n.f.   - la betterave fourragère.
  • MACHURE (machuré)             adjectif - taché, maculé, traces sales sur le visage.
  • MAJON (mâjon)                      n.f.   - (ou mâhon] une maison.
  • MAI                                        n.m.   - (ou meix] un jardin.
  • MARMOUSE(marmousé)        adjectif - traces sur le visage "le gosse là il est tout marmousé" (barbonzé).
  • MAJUNOVE                            expression - imaginez-vous.
  • MAMICHE                              n.f.    - une grand'mère, une vieille femme.
  • MANRE                                  adjectif - mauvais, "un manre drôle".
  • MARANDER                           verbe   - goûter. Faire le 4 Heures, le goûter.
  • MATE (mâte)                         n.m.    - le maître d'école.
  • MATRESSE (mâtresse)          n.f.  - la maîtresse d'école.
  • MENOTTE                             n.f.  - une main d'enfant.

J.S.  Avril 2014

jeudi 3 avril 2014

Maisons aujourd'hui disparues (3)

LA BANVOIRE

La carte postale intitulée "Fréménil- Vue intérieure (1) L. Bastien,lib. Editeur, Lunéville" date de 1904.

Maison_disparue_Banvoire_1904.jpg


 Elle présente une scène rurale typique de l'époque avec ses tas de fumier (plus ils étaient importants, plus la fortune du cultivateur propriétaire était également importante !...), ses chariots lorrains avec la "cholotte" bien dressée, les faucheuses mécaniques avec les grandes dents de la lame latérale, dans un décor de maisons rurales avec leurs belles portes de grange arborant un linteau cintré en arc de cercle ou en anse de panier. Mis à part un personnage masculin situé en arrière plan non identifiable, nous avons quatre représentantes du village dont deux arborent fièrement la "halette" la coiffe lorraine protégeant efficacement du soleil. Elles sont de gauche à droite :

  • Marie GERBE
  • Jeanne VOINOT
  • Eléonore GLAUDEL
  • Mathilde GADEL épouse Camille MANONVILLER .

Nous sommes dans la rue de la Banvoire (aujourd'hui rue de la Prairie - voir l'article sur le nom des rues ) qui donne accès à la grande étendue herbagère "la prairie" située entre la Vezouze et le ruisseau d'Ahlan devenu "la Verdurette".  C'est avec Madeleine HOURDIAU (1898-1996) la fidèle mémoire du village ( voir l'article concernant cette habitante aujourd'hui disparue ) que nous avions eu l'avantage d'examiner cette carte postale de 1904 et de recueillir des renseignements pour la postérité .

A droite, en descendant vers la prairie, on remarque une petite construction en avancée de la voirie et située devant la ferme de la famille VILLEMAN. Quelle était donc cette petite maison si étrangement positionnée ?

Madeleine HOURDIAU était formelle : "Mais c'est la maison du "banwoah" autrement dit du gardien du ban, une sorte de garde champêtre. Son rôle était de compter les vaches et les moutons des différents propriétaires qui emmenaient leur troupeau paître dans la prairie. Le gardien était chargé de percevoir un péage au profit du seigneur, mais après la révolution cette taxe revenait à la commune. Madeleine HOURDIAU pensait que le poste de gardien du ban qui a duré plusieurs siècles a cessé au moment de la grande guerre 14-18, laquelle a bouleversé toute la vie du village.

Dans les années 1930-1940, Alphonse VILLEMAN propriétaire de cette construction l'utilisait pour abriter ses nombreuses oies, population animale traditionnelle de ce quartier de la "Banvoire". Nous avons retrouvé une photographie qui doit dater de 1947 et qui nous montre trois personnages dont Paul VILLEMAN (1928-2011) et son frère Bernard (1940-   ) avec au fond à droite, la maison du "Banwoah" encore debout. Ce doit être à la fin des années 50 que la-dite construction a été supprimée.

Maison_disparue_Banvoire_1947.jpg


La petite maison de la Banvoire, c'est encore une page d'histoire de notre village que nous avons évoqué avec vous, amis lecteurs.

Jean SPAITE      Avril 2014

Maisons aujourd'hui disparues (2)

LA MAISON PRES DE L'EGLISE.

Nombreuses sont les personnes nouvelles au village à se poser la question : "Ce n'est pas possible qu'une maison ait existé près de l'église; il y a si peu de place ?..." 
Et pourtant sur la carte postale éditée en 1911 et portant l'inscription:   "FREMENIL (M.etM.) Rue d'Ogéviller. Cliché Octave, Maxéville-Nancy. Benoit édit.", on peut découvrir très en arrière plan, mais devant notre église St. Pierre-es-liens, une maison :

Maison_disparue_pres_eglise_Photo.jpg


Cette construction appartenait à la famille HOURDIAU et a disparu après la seconde guerre mondiale en 1946. Dans cette petite maison habitait "la mère CONTAL", la maman d'Alice CONTAL qui a épousé Nicolas DENIS, l'artisan plâtrier connu ensuite sous le nom familier de "père DENIS". La demeure possédait un rez de chaussée desservant une cuisine et une pièce éclairée par une fenêtre donnant sur la rue : le poẽle lorrain. Un escalier très rustique permettait d'atteindre le premier étage, mais personne n'a pu me dire si des pièces à usage de chambres avaient été réalisées. Cet étage était éclairé par deux fenêtres . A la partie supérieure, sans doute équipée d'une échelle de meunier, ce niveau était à usage de grenier. La construction était coiffée de tuiles sur un toit à trois pans inhabituel dans notre paysage lorrain.

La maison près de l'église très étroite relevait d'une demi maison : la façade côté rue avait porte et fenêtres, mais la façade côté église qui était complètement aveugle laissait un passage de cinq mètres de largeur pour accéder à l'église. Sur le pignon à gauche, une modeste cabane en bois munie d'une porte donnant sur la rue permettait une réserve de bois de chauffage. Sous une tuile du toit de cette cabane, Georges DURAND le sonneur de cloches mais aussi sacristain, cachait ( ?...) la clé de la porte de l'église comme l'avait fait tous les sonneurs de cloches avant lui.

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Pendant la seconde guerre mondiale, le boulanger, qui ne pouvait plus faire sa desserte itinérante du village du fait des restrictions de carburant, avait fait là son point de vente du pain contre les fameux tickets obligatoires !  La paix revenue, la maison près de l'église accusait son important manque d'entretien et réduisait la largeur de la rue à cet endroit. Il fut décidé de la supprimer. C'était en 1946. Il y a quelques années on pouvait voir encore quelques carrelages du sol de la cuisine là où maintenant à la belle saison, trône l'ancienne pompe à bras fleurie qui fait l'admiration de tous.
 
Pour vous lecteurs, nous avons retracé le souvenir de "la maison près de l'église" en une page d'histoire.


Jean SPAITE   Mars 2014

mardi 25 février 2014

Une photo de famille au siècle dernier : Famille VILLEMAN

Famille_Villeman_Photo.jpg

C'était en 1948. Paul VILLEMAN faisait son service militaire, il avait vingt ans. Il était venu en permission dans sa famille à Fréménil et, du grand père au petit frère en passant bien entendu par ses parents, tous avaient voulu figurer sur la photo de famille aux cotés du jeune soldat en uniforme. Le père de Paul, Alphonse VILLEMAN était alors maire de la commune (mandat d'Octobre 1945 à Mars 1959). Bien des personnages figurant sur cette photographie sont aujourd'hui disparus. Ce n'est pas sans une certaine émotion que nous retrouvons ces visages que nous avons connus. Pour les jeunes générations de fréménilois, c'est l'occasion de découvrir ces anciens habitants qui les ont précédés...

 En voici la liste:

  1. Maurice   VILLEMAN   (1923-2012)
  2. Bernard   VILLEMAN   (1940-    )
  3. Emile     VILLEMAN   (1868-1956)
  4. Louis     VILLEMAN   (1926-    )
  5. Paul      HENRY      (1919-2000)
  6. Renée     VILLEMAN ép. Paul HENRY        (1922-2005)
  7. Annie     VILLEMAN ép. Louis SCHORR      (1931-1998)
  8. Paul      VILLEMAN [20 ans]              (1928-2011)
  9. Paule     RIETSCH  ép. Alphonse VILLEMAN (1901-1990)
  10. Alphonse VILLEMAN, maire de Fréménil    (1894-1960)

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La photographie a été prise par Monsieur Lucien CLAUDE, instituteur.

J.S.      Février 2014

vendredi 21 février 2014

Notre patois lorrain (10ème partie)

Patois_Lorrain.gif
  • GUIGUITTE                  Prénom F.  - Diminutif de Marguerite
  • HABERLIN                   N.M.           - Gros panier en osier.
  • HAGI                           N.M.           - prononcer "un aji", un boqueteau, un petit bois.
  • HALETTE                     N.F.            - coiffure féminine typique de Lorraine, coiffe protégeant du soleil.
  • HALLIER                      N.M.          - local abritant le bois de chauffage.
  • HALTATA                      N.M.          - une tête en l'air, un étourdi.
  • HARGOTTER                Verbe       - secouer, remuer.
  • HARQUER                    Verbe       - marcher avec difficulté (y n' peut plus harquer!)
  • HAWOTTE                    N.F.          - une petite houe ( à ne pas confondre avec une "aouotte", une averse)
  • HECH'                          N.F.           - une hache.
  • HARQUINAH                N.M.          - un faiseur d'histoire, un chicanier.
  • HOLLER                       Verbe        - secouer un arbre pour en faire tomber les fruits.
  • HOYER                         Verbe        - entendre ( déformation du verbe ouïr).
  • IEK'                              N.F.            - chose (" y n' comprend iék' ": il ne comprend rien, ou pas grand chose).
  • FAIRE le JACQUES,     expression  - faire le malin, se faire remarquer.
  • JAMBRON                   N.M.             - pièce de bois pour écarter les pattes du cochon lors de l'opération de découpe de la bête.
  • JANDOLER                  Verbe          - basculer, perdre l'équilibre ( cas d'une personne ivre).
  • JARRON                      N.M.             - gros bâton de bois.
  • JAUNOTTE                  N.F.              - champignon- la girolle.
  • JEUNISSE                    N.F.              - une génisse.

J.S.    Février 2014

jeudi 6 février 2014

Notre patois lorrain (9ème partie)

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  • FION               N.M.            - Un reproche, une insulte (souvent employé au pluriel "des fions")
  • FIEUTER         Verbe          - Siffler (d'où un fieutâh →un siffleur)
  • FIACHE           Adjectif       -  (fiâche) Mou, flétri (la salade là est toute fiâche)
  • FIARER           Verbe          - Puer, sentir mauvais.
  • FOUILLER      Verbe          - Bêcher.
  • FOUILLANT    N .M.           - Une taupe.
  • FREUMECHE   N.M.           - (freumêche) Un fromage.
  • FRINGALE       N.F.            - La faim.
  • FRONCE         N.F.             - Une ride.
  • FRONGES       N.F. pluriel  - (des fronges) Fanes de carottes, de betteraves.
  • FEUGNER        Verbe         - Chercher, fureter.
  • GUEUNACHE   N.F.            - La bouche ("ferme ta gueunach'")
  • GAMBILLE       N.F.            - La jambe.
  • GAULER          Verbe         - Faire tomber les fruits avec une perche (une gaule)
  • GELINE            N.F.            - (géline) Une poule.
  • GUEUNICHE    N.F.            - Une poupée mal fagotée, se dit d'une femme qui ne soigne pas sa présentation (mal lavée, mal peignée, mal habillée)
  • GODICHE        N.M.           - (ou godichon) Niais.
  • GOYOTTE       N.F.             - (goillotte) Argent économisé,en réserve (avoir une bonne goyotte)
  • GRAILLE         N.F.             - La graisse.
  • GREULAH       N.M.            - (greulâh) Frileux (au féminin →une greulâtte)
  • GUIBOLLE      N.F.             - La jambe

mardi 4 février 2014

Maisons aujourd'hui disparues (1)

J'ai retrouvé une photographie de la maison de Madeleine BENOIT située à l'emplacement actuel de l'aire de jeux. Cette photographie a été prise en 1934. Sur le banc, devant la fenêtre du "poêle", on voit de gauche à droite :

  • Suzanne ADAM     (la maman de Annie Hanriat, née BENOIT)
  • Marie FLAVENOT   (soeur de Jean FLAVENOT et tante de Christian FLAVENOT)
  • Madeleine BENOIT (future soeur de la Visitation)

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Nous devons être en été, car tous les volets sont fermés pour se protéger de la chaleur. Ces dames sont en toilettes et en chapeaux ; peut-être un dimanche d'été ? La photo retrouvée ne comporte que la partie gauche de la maison. Nous avons donc reconstitué la partie droite avec sa porte de grange et son linteau en pierre de gré en "anse de panier". Nous noterons que cette belle maison possédait un linteau de porte d'entrée avec inscriptions. Comme l'ensemble de l'immeuble, tout cela a disparu après la deuxième guerre mondiale. La maison voisine (à droite de la représentation) qui appartenait à Jean HENRY et présentait une façade symétrique, a subit le même sort. Elle devait, elle aussi, comporter un linteau de porte d'entrée ouvragé ainsi qu'une belle porte de grange. Nous sommes en face d'une architecture rurale typiquement lorraine. L'emplacement de ces deux maisons est maintenant converti en aire de jeux.

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La jeunesse, qui aujourd'hui évolue gaiement à cet endroit, sera curieuse et étonnée de découvrir cette reconstitution graphique d'une maison disparue.

Jean SPAITE - Janvier 2014

lundi 3 février 2014

Les camps-volants

Ils venaient régulièrement dans notre village, les " Camps-Volants ".

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Ils stationnaient près du cimetière sur le chemin latéral qui menait à la prairie. Leur traditionnelle roulotte en bois les abritait pour la nuit, mais le jour c'est à l'extérieur qu'ils menaient leurs activités. Le père de famille travaillait à même le sol ses paniers en osier brut non pelé, des charpagnes, d'où leur autre nom de baptême : "les Charpagnats". La mère s'activait auprès du feu de bois à l'extérieur pour assurer la cuisine très rustique pour son équipe familiale. Au menu, une soupe consistante faite de légumes quelques fois (souvent !) rapinés. La viande s'invitait peut-être sous la forme d'un lapin ou d'un lièvre "pris au collet". Malheur à une poule sortie imprudemment d'une basse-cour voisine éprise de liberté, son sort se terminait souvent dans la marmite des "Camps-Volants". Mais le roi des menus de ces nomades qualifiés aussi de "Bohémiens", de "Romanichels", ou de"Caramouniâhs" en patois lorrain, c'était le hérisson que l'habile cuisinière savait , depuis des générations, transformer en repas succulent.


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L'activité de ce monde du voyage consistait, nous l'avons vu pour le père, à fabriquer des charpagnes auprès du cheval, la richesse de la tribu, qui broutait l'herbe fraîche au bord des chemins. Les enfants étaient désignés pour récolter le long de la Verdurette et de la Vezouze de belles branches de saules pour faire l'armature des paniers. Les soles des oseraies du village étaient souvent visitées au grand dam des propriétaires locaux.  La mère de famille accompagnée de ses filles délaissait sa cuisine pour faire son marché de porte-à-porte. Certes dans un village où les vanniers étaient nombreux, la vente des charpagnes était quasiment nulle, mais elles arrivaient souvent à vendre du fil et des aiguilles aux femmes du lieu qui pratiquaient la couture et surtout la reprise des chaussettes de la famille. La "charpagnatte" proposait toujours de dire "la bonne aventure" à ses interlocutrices. Les lignes de la main dévoilaient des secrets jusqu'alors insoupçonnés ! Tout cela contre "espèces sonnantes et trébuchantes", ou bien, si l'avenir dévoilé était heureux, contre une poulette ou un lapin, ou avec une douzaine d'oeufs. Pendant ce dialogue, il était prudent de ne pas perdre de vue les intervenantes car elles avaient un don supplémentaire : celui de chaparder un objet ! Et puis, si le commerce n'avait pas été fructueux, la marchande faisait toujours appel "à vot' bon coeur,M'sieu-Dame"!    

Dès l'arrivée des "Camps-Volants" près du cimetière, la nouvelle se répandait rapidement : "Les Camps-Volants sont là, i faut fermer vos portes !". A la campagne, il était courant de laisser d'ordinaire le libre accès des maisons. Là, en période de la présence de ces voyageurs réputés chapardeurs, il convenait de se montrer prudent.

A cette époque, il n'y avait pas de borne-fontaine au cimetière du village. Les Camps-Volants allaient puiser de l'eau au petit pont de la Verdurette pour les besoins divers, ou au puits à balancier au coin de la grande rue et du chemin de la gare pour les besoins des repas. On a même vu, fin des années 1940 début 1950, la toilette d'un nouveau-né et peut-être son baptême, à cet endroit auprès des auges pleines d'eau en une saison plutôt fraîche. A t-il été déclaré en mairie, personne ne peut le dire.

Quand les Camps-Volants séjournaient une grande période, disons plusieurs mois, les enfants en profitaient pour fréquenter l'école communale. C'est ainsi que sur la photographie de l'année scolaire 1946-1947, on peut voir l'élève MECKES qui n'est autre qu'un enfant habitant de la roulotte faisant étape à Fréménil à ce moment-là.

On m'a rapporté, il y a plus de vingt ans de cela, que dans une auberge du versant vosgien du Hohneck, il y avait une propriétaire exploitante, fille de Camps-Volants, qui avaient séjourné à Fréménil.

Le temps des Charpagnats près du cimetière est révolu, il nous reste un chapitre de leur histoire que nous avons plaisir à vous révéler. Avec les gens du voyage, il était normal de faire un voyage dans le temps. C'était au siècle dernier....

Jean SPAITE   Janvier 2014
















samedi 21 décembre 2013

Notre patois lorrain (8ème partie)

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  • DARZER         verbe     - aller vite, foncer.
  • DEBISCAILLE   adjectif   - être dérangé, être patraque.
  • DEBRINGLER   verbe     - démolir, abîmer.
  • DEGOULINER  verbe     - couler à grosse goutte (ou en goulotte)
  • SE DEMEFIER  verbe    - se méfier.
  • DEQUEUGNER verbe    - nettoyer (contraire: enqueugnier : embarrasser, encombrer)
  • DINGUER         verbe    - sonner, tinter.
  • DOLLIOT          N.M.      - un douillet (au féminin: une dolliotte)
  • DREPE (drépé)  N.M.    - un drapeau.
  • ECAILLE           N.F.       - un morceau, une petite partie.
  • EFAN (éfan)    N.M.      - un enfant.
  • ECORNIFLER    verbe    - abîmer, écorner, faire une beigne, une bosse, une écorchure.
  • EMBECHE        N.F.       - une casserole, un récipient, un seau.
  • ERMANEQUE   N.M.      - un almanach.
  • FOME  (fôme)  N.F.       - une femme.
  • FOURCHOTTE  N.F.        - une fourchette, une petite fourche.
  • FEFFE (fêffe)  N.F.        - une fève.
  • FEU                N.M.      -  le fils (mo feu : mon fils.)
  • FEURGUENIER  verbe   - chercher, fouiller.
  • FIEURH'          adjectif  - amer, acide.

Jean SPAITE - Décembre 2013

Notre patois lorrain (7ème partie)

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  • BIGAH  (Bigâh)   N.M.   - Le mâle de l'oie, le jars.
  • BIQUE et BOK     N.M.   - Homme et Femme.littéralement"chêvre et bouc", hermaphrodite.(La même chose, identique, pareil)
  • BISBILLE             N.F.    - Une mésentente, une brouille.
  • BOCATTE            N.F.    - Une bique, une chèvre.
  • BON                   adjectif  - Bien ("Il fait bon chaud ici")
  • BONGE              N.F.    - Gros panier, grosse corbeille en osier.
  • BOTIATTE           N.F.    - Une petite bouteille, un flacon.
  • BOULER             verbe     - Démolir ("Bouler un mur")
  • BRANDVINER     verbe      - Distiller (d'où le brandvinier : le distillateur)
  • BRAQUAH (Braquâh) N.M.   - Morceau de bois d'environ 0,80 m. de longueur attaché au cou d'une vache pour l'empêcher de courir.
  • BRAILLATTE        N.F.    - La braguette du pantalon.
  • BROILLER (Broyer) verbe  - Détruire, casser, faire du mauvais travail.
  • BROYAH (Broyâh)  N.M.   - Celui qui fait du mauvais travail, qui ne sait pas bien travailler.
  • BRIBER              verbe     - Braconner (d'où le bribeur, le braconnier)
  • BRISAQUE          N.M.   - Celui qui abime tout, qui casse .
  • S'ACCRIPOTER   verbe     - S'accroupir (d'où se mettre accripoto)
  • SE CHAPOUILLER verbe   - Se disputer.
  • APPOUTCHER      verbe    - Apporter.
  • ARROSOTTE        N.F.     - Un arrosoir.
  • MACHURER       verbe    -Enduire le visage de salissure (souvent de noir de fumée) (d'où un machuron: une trace de noiret un machuré: un personnage enduit de traces noires sur le visage)

Jean SPAITE  Décembre 2013 

dimanche 15 décembre 2013

Centenaire de la Guerre 1914-1918

14-18: La lorraine au rendez-vous


Tel est le titre en première page de l'Est Républicain du Vendredi 8 Novembre 2013 marquant "l'ordre de mobilisation" donné par le Président de la République pour la réussite des commémorations de la première guerre mondiale.

De son côté Marc GABRIEL, après avoir fait une conférence-exposition au château de Lunéville le 19 Octobre, renouvelle son exercice à Domjevin le 9 Novembre pour évoquer la grande guerre dans le lunévillois à l'ombre du fort de Manonviller. Cette conférence très ciblée, impliquant les villages relevant de cette période conflictuelle, s'est poursuivie par des expositions localisées à Domjevin bien sûr, mais également à Laneuveville aux Bois, Leintrey, Bénaménil, et de nouveau à Lunéville.

Les témoins directs de ces événements sont malheureusement disparus. Il nous reste des témoignages précieux sous la forme écrite ou photographique. Dans notre vallée de la Vezouze, nous avons des cimetières où reposent les acteurs des combats mais également des constructions fortifiées bâties par nos chers poilus. Plus précisément notre commune possède deux blockhaus déjà décrits dans nos dossiers (Requiem pour un blockhaus, Monuments) qui méritent d'être mis en valeur à l'occasion du centenaire du premier conflit mondial.


Dans le cadre de "l'ordre de mobilisation " décrété par le Président de la République, nous souhaitons que les responsables officiels, tant régionaux que locaux, prennent les décisions utiles pour mettre en valeur ces deux témoignages en dur, fruit du travail opiniâtre des soldats de notre armée en position à Fréménil.

Nous espérons que cet appel légitime soit entendu des autorités, marquant ainsi le centenaire de la guerre 14-18 dans le respect de la mémoire de nos ancêtres acteurs bien malgré eux de ces heures tragiques. Ne rien faire, serait un affront envers ceux qui se sont sacrifiés pour que nous vivions en liberté dans notre belle patrie.

Jean   SPAITE    Décembre 2013

mercredi 13 novembre 2013

Alfred et Germaine BAJOLET : les cheminots du Tacot.

C'est après la guerre 14-18 qu'Alfred et Germaine BAJOLET sont venus à Fréménil pour la reprise du service du Tacot après les hostilités.

Pendant la période de guerre, les circulations sur le chemin de fer avaient été limitées à Bénaménil en venant de Lunéville. Depuis le 2 Août 1914, l'exploitation relevait des services militaires de la 10° section des chemins de fer de campagne. Le service restant aux voyageurs civils se limitait à un seul train de voyageurs aller-retour par semaine entre Lunéville et Bénaménil, le vendredi jour du marché à Lunéville.  En 1918, faisant suite à la stabilisation du front, l'offre des circulations voyageurs civils est augmentée puisque deux trains aller-retour quotidiens sur le parcours Lunéville-Bénaménil sont mis en service.

Rappelons que la zone de Domèvre correspondait à la ligne du front et que les Allemands avaient détruit le pont sur la Vezouze à Domèvre ainsi que le pont de Verdenal. Gardant l'exploitation uniquement à des fins militaires, les Allemands construisent en partie sur la plate-forme du LBB un chemin de fer à voie étroite de 70 cm.(alors que l'armée française utilise la voie Decauville de 60 cm.) pour approvisionner en munitions les ouvrages établis près des premières lignes. Ils reconstruisent des ponts provisoires en bois sur la Vezouze en place de ceux qu'ils avaient détruits.

Ce bref rappel des événements de la première guerre mondiale traduit aisément le mauvais état du chemin de fer LBB lors de la reprise normale du trafic, après un rétablissement total de la voie, qui n'a pu se réaliser qu'à partir du 20 Janvier 1919. La reprise totale du trafic entre Domèvre et Blamont s'est effectuée le 1er Avril 1920.

C'est donc en cette période de 1919-1920 qu'Alfred et Germaine BAJOLET prennent leurs services respectifs sur le Tacot. Lui en tant que "cantonnier-poseur" et elle comme "chefesse de gare". C'est la pleine période de la reconstruction et il y a du trafic voyageurs et marchandises. La petite gare de Fréménil, qualifiée de halte, voit une belle fréquentation de voyageurs mais aussi doit faire face à des expéditions régulières de "broderie blanche" de Mme Alice MANONVILLER de et sur Paris, ainsi que de "broderie perlée" de Mr Christian ADAM de et sur Paris. D'autre part les articles de vannerie -paniers, corbeilles en tout genre- produits localement constituent un transport non négligeable. Et si Germaine BAJOLET fait face à ses obligations commerciales avec beaucoup de gentillesse et un accueil souriant apprécié par la clientèle, Alfred, l'homme de la voie, s'active avec ses collègues de l'équipe surtout dans la zone Herbéviller-Domèvre rendue particulièrement fragile par la présence des tranchées et boyaux de toutes sortes que les Allemands avaient creusés sur la plate-forme du tacot mais aussi latéralement aux emprises sur de grandes longueurs. L'un et l'autre se consacrent à leur travail de paix au service des trains de l'LBB.

En dehors de ses activités professionnelles, Germaine se révèle une bonne cuisinière, sachant mijoter de bons petits plats, mais également une perleuse de talent, et Alfred infatigable savait jardiner, il avait acquis un terrain en face de la gare où il avait monté une "belle baraque" où il élevait poules et lapins. Il s'était révélé un très bon vannier produisant de beaux paniers en osier. Mais ce qui le passionnait, c'était la pêche dans la Vezouze toute proche. Il aimait partir en bicyclette avec ses gaules, sa "tambatte"(1) et son épuisette pour traquer carpes et brochets à la Corne de la Panne où à la Corne Fery ses endroits de prédilection. Germaine gardait la maison avec son chat au pelage blanc à taches noires qui aimait les caresses, et "la Folette" un basset trop bien nourri, devenu obèse, qui aboyait facilement. Ils vécurent leur vie de cheminot ponctuée par le passage des trains, avec la levée de la boîte aux lettres de la gare par le postier de service du dernier convoi de la journée.

La fermeture du Tacot a eu lieu fin 1942 (2). Germaine fut mise à la retraite à cette époque mais Alfred fut reversé quelque temps au sein des Ponts et Chaussées-Service de la Navigation- pour travailler au port d'Einville sur le canal de la Marne au Rhin, ce qui lui occasionnait un déplacement quotidien. En 1946, le bâtiment de la gare est vendu à la commune de Fréménil pour la somme de 18.000 Francs. Le couple BAJOLET devient maintenant locataire de la commune. La vie de nos cheminots retraités du Tacot s'est poursuivie calmement; Interrompue le 25 Juillet 1969 par le décès de Germaine (72 ans) laissant le brave Alfred profondément en chagrin. Le jardin, la pêche, les paniers ne parvenant pas à combler le vide laissé par son épouse, Alfred nous a quitté six ans plus tard le 24 Mars 1975 -(77 ans)

 Plaque_Bajolet.jpgSur leur tombe au cimetière communal une plaque nous rappelle leur passage parmi nous "Alfred et Germaine, les cheminots du Tacot".

 

L'Alfred et la Germaine, c'était dans le temps,
  Au temps du bon vieux Tacot.
  Gardons-en le souvenir.


 Nota: (1) Tambatte N.F. : Récipient en métal recevant les poissons baignant dans de l'eau, pêchés par le pêcheur.
          (2) 1er Septembre 1942 : Fin du service voyageurs
                15  Septembre 1942 : Fin du service marchandises


Jean SPAITE   Novembre 2013

P.S. Nous remercions bien sincèrement Madame Marie BAJOLET pour les renseignements et documents concernant son oncle Alfred BAJOLET.

Famille_Bajolet.jpg


 Voici un document très rare : la photographie des "cheminots du tacot" prise dans le jardin attenant à la gare de Fréménil. Nos personnages sont assis sur la margelle du puits.  A droite, Alfred BAJOLET la cigarette aux lèvres tient dans ses bras avec tendresse un chat noir et blanc.  A gauche, son épouse Germaine a un enfant sur ses genoux. Est-ce un neveu ou une niéce du couple BAJOLET ? Un de nos lecteurs apportera peut-être une réponse.

mercredi 6 novembre 2013

Notre patois lorrain (6ème partie)

Patois_Lorrain.gif, janv. 2015

Encore une petite récolte de mots de patois de chez nous :

  • CHTEGUEDE (prononcer "chteugueudeu) N.M. origine germanique : un personnage parlant allemand.
  • CALOUGEOTTE                 N.F. - petite baraque, petit abri.
  • CHATRE-BOC (ou châtre-bouc) N.M. - couteau de poche bien aiguisé pouvant découper la chair d'une bête.
  • CHECHE                         N.M. - un chapeau, une casquette, un couvre-chef (à rapprocher de "chèchia" le bonnet des spahis marocains).
  • CHON                             N.M. - un morceau de lard, lardon.
  • COTTE                            N.F. - une robe, une jupe- souvent employé au pluriel "le gosse-là il est toujours dans les cottes de sa mère".
  • CHECHOT  (prononcer "chéchot") N.M. - un petit sac, un sachet.
  • COUARAIL                      N.M. - souvent prononcé "couarôille"- réunion où l'on bavarde.
  • CRAFIA                          N.M. - mauvais bricoleur, maladroit.
  • CRAPI (prononcer "crâpi") Adjectif - tout ridé.
  • CRO   (crô)                    N.M. - outil de jardin à 3 dents pour arracher les pommes de terre.
  • BABETTE                       N.F. - la bonne du curé.
  • BASSE-AILE                   N.F. - une jeune fille.
  • BANJOINDANT               Adjectif  - voisin ,mitoyen.
  • BANHOUA  (banhouâ)   N.M. - le gardien du ban, le garde champêtre.
  • BOQUESSER                  Verbe - boiter, marcher avec difficulté.
  • BASSOTER                     Verbe - s'occuper avec des travaux sans importance.
  • BECHEU                        N.M. - outil de jardin, bèchoir, houe.
  • BEUGNER                      Verbe - abîmer, bosseler "v'là une casserole toute beugnée".
  • BICHER                          Verbe - embrasser (d'où faire un bichâ, un baiser)

Jean SPAITE    Novembre 2013

mercredi 16 octobre 2013

Le Patois lorrain... à la radio

Patois_Lorrain.gif

Quand on vous dit que l'on parle encore le patois lorrain chez nous, vous êtes étonné et pourtant c'est la réalité.

Il m'arrive très souvent de prendre la station "Radio Bleu-Sud Lorraine" fréquence FM 100.5, et j'apprécie les nouvelles régionales, la réalité en direct des conditions de circulation routière sous la forme "On fait la route ensemble" ainsi que la météo locale aux quatre coins de notre région. Le présentateur Maël LERNER qui a le pouvoir de communiquer sa bonne humeur nous donne le bulletin météo en émaillant son propos de mots de patois lorrain. Ainsi, dernièrement le temps étant à la pluie, il nous annonçait des "chaouées" (1) dans l'après midi ! N'avait-il pas utilisé le verbe "frâler" (2) pour un bâtiment qui s'était effondré !

Merci Maël LERNER, vous restituez avec malice des expressions régionales oubliées et trop souvent méprisées, mais qui donnent une coloration lorraine de bon ton à votre station radio.

Avis aux amoureux de la région lorraine, n'hésitez pas à vous brancher sur FM 100.5 , vous serez informé de ce qui se passe chez nous et vous aurez la surprise d'entendre aujourd'hui des mots du patois d'hier. De quoi vous amener le sourire pour une bonne journée.


(1) CHAOUEE (Châouée ou chahouée) N.F.→ Une forte averse de pluie. [Comme le fait remarquer Mr.Acquer dans son commentaire, cette expression provient sans doute de l'allemand "Schauer" qui signifie averse]

(2) FRALER (Frâler) Verbe → S'effondrer sous le poids d'une charge ou par suite d'un heurt avec un camion ou un tracteur, ou sous l'effet du temps (bâtiment écroulé).

Jean SPAITE Octobre 2013

lundi 14 octobre 2013

La guerre 14-18 et... Fréménil

La lecture du livre de Marc GABRIEL "La grande guerre à l'ombre du fort de Manonviller" nous apporte des renseignements utiles concernant notre commune.

Dans la liste des PRISONNIERS des villages environnants le fort de Manonviller (Annexe 1- page 326), on trouve pour Fréménil :

  • ADAM Christian , 6° RAP, camp de Landshut fin 1916      (1887- 1956)
  • ADAM Louis     , 6° RAP, camp de Landshut fin 1916      (    -     )
  • VOINOT Joseph  , 6° RAP, camp de Landshut fin 1916      (1893- 1942)

Précisons que 6° RAP est le 6° Régiment d'Artillerie à Pied et que le camp de Landshut est situé en Bavière, au Nord-Est de Munich sur l'Isar. Ce camp est un camp principal de prisonniers (camp de triage: Durchgangs-Lager). L'arrivée des prisonniers qui a lieu le 28 Juillet 1916 donne de l'animation dans la ville (page 294) où la population allemande se trouve le long du chemin qui mène au camp. Les prisonniers qui sont enfermés dans le camp de Landshut relèvent notamment des communes de Bénaménil, Domjevin, Fréménil, Laneuveville aux Bois, Laronxe, Manonviller, Reillon, Thiébauménil.

Landshut_Camp_de_Prisonniers.jpg

Dans la liste des OTAGES (Annexe 2-page 327) on trouve pour Fréménil :

  • ADAM Félix   ,maire          (1861- 1938)

Tous les otages sont emprisonnés au fort "Von der Thann" à Ingolstadt, situé au Nord de Munich ; ils proviennent des villages de Bénaménil, Domjevin, Emberménil, Fréménil, Laneuveville aux Bois, Leintrey, Manonviller, Vého.  On notera leurs différentes fonctions de maire, instituteur ou curé. Le choix de l'ennemi dans les prises d'otages était d'avoir une représentativité des fonctionnaires civils et religieux des communes concernées.

Le livre de Marc GABRIEL nous apporte des précisions concernant cet aspect méconnu de la guerre 14-18. Qu'il en soit remercié.

Jean SPAITE   Octobre 2013  

Crédit photo : Carte postale ancienne

lundi 7 octobre 2013

Un nouveau livre "La grande guerre à l'ombre du fort de MANONVILLER" par Marc Gabriel

Livre Fort de ManonvillerAprès avoir présenté son dernier ouvrage au "Livre sur la place" à Nancy, Marc GABRIEL nous offre un rappel historique sur le premier conflit mondial. "La grande guerre à l'ombre du fort de MANONVILLER" nous situe le lieu du Lunévillois où vont se dérouler les événements importants des hostilités.

D’Août 1914 à Novembre 1918, une région souvent citée dans les communiqués officiels mais cependant oubliée par l'histoire.

La région du Lunévillois située autour du fort de Manonviller figure rarement dans les livres d'histoire. Pourtant ce fort a joué un rôle important dans l'issue de la bataille de lorraine, qui a permis la victoire de la Marne.

Plus que les combats, ce livre évoque la vie des hommes (militaires et civils) et des villages impliqués, dans cette zone frontalière où, après la chute du fort et la victoire de Lorraine, le front se stabilise pendant quatre années. On y retrouve des noms que la France entière apprend à connaître dans les communiqués de guerre: le Rémabois et le bois Zeppelin, Leintrey, Reillon, Blémerey, Vého, Emberménil, Domjevin, Laneuveville-aux-Bois, Manonviller, Thiébauménil, Bénaménil, Laronxe et St-Clément. 

"La grande guerre à l'ombre du fort de MANONVILLER" de Marc GABRIEL a le mérite de nous apporter une abondante documentation sur des événements d'histoire qui ont marqué durablement notre Lorraine et qu'il est utile de rappeler, car les historiens se montrent discrets à son sujet au profit d'autres lieux des combats. Le centenaire de ce conflit mondial nous apporte l'occasion d'une information historique précieuse sur ce front de Lorraine méconnu.

Un ouvrage de 250 pages avec photos et cartes.

Vous pouvez vous faire une idée de la qualité de cet ouvrage en lisant quelques chapitres ici.

NMG Editions. 49 Rue de Cronstadt 54000 NANCY

25 Euros pour France métropolitaine.

Vous pouvez commander ce livre en ligne à l'adresse suivante : http://nmgeditions.free.fr/

samedi 24 août 2013

Notre Patois Lorrain (5ème partie)

Patois_Lorrain.gif

Toujours en vrac, voici notre récolte d'une  vingtaine de mots du passé. Voilà de quoi vous rappeler des souvenirs ou faire des découvertes, en tout cas vous faire sourire , c'est déjà cela. Il en reste encore à vous faire découvrir.

  • GA-GA (Gâ-Gâ)  Expression: à l'abandon, tout ouvert. "On peut rentrer comme on veut : tout est laissé au gâ-gâ "
  • GOMEUX           N.M. (très rarement utilisé au féminin sous la forme "une gomeuse"). Personnage orgueilleux, fier de lui, suffisant, fat, qui sait tout et qui dédaigne son entourage. Marqué surtout par un soin exagéré de sa personne (coiffure, moustache, habits, chaussures vernies). A l'origine, un gomeux se fixait les cheveux avec de la "gomina", cosmétique capillaire.   Voir aussi "Fiarant".
  • FIARER             Verbe : puer, sentir mauvais. "Le gosse-là y fiare, il a fait dans sa culotte! "
  • FIARANT           N.M. (au féminin "fiarante"). Personne puante d'orgueil, dédaigneuse, puante de vanité.
  • FRIANT             Adjectif - Difficile pour la nourriture. "Le gosse-là il est friant pour le manger. Faut voir!"
  • FRICHTIQUER   Verbe : de l'allemand "Fruhstück" le petit déjeuner . Faire frire, cuisiner.
  • FRALER (Frâler) Verbe : faire tomber, écraser.
  • FRAYER (ou freiller) Verbe : courir le jupon, courir le guilledou, courtiser une fille.
  • DEGAINE           N.F. une dégaine : une allure.
  • PIDOLE             N.F. une pidôle :  une toupie.
  • GURGUEMUSE  N.F. plat cuisiné de mauvais goût, immangeable.
  • RAZIBUS-BONO   Expression :  - cheveux très courts après le travail du coiffeur. - verre plein à ras bord.
  • COUGIE             N.F. un fouet en osier ou en noisetier avec une lanière en cuir terminée par une ficelle " la chasseuse" ou "la chécheurr' " qui permet d'obtenir le claquage sonore.
  • CORRIATTE       N.F. une ficelle, un lacet de chaussure.
  • CRAILLER (ou crayer) Verbe : écarquiller, ouvrir ses yeux au maximum- "crayer des yeux".
  • COUVE-TE         Expression : Tais-toi.
  • ARQUINAH' (ou harquinâ) N.M. Intrépide, qui n'a peur de rien, qui monte n'importe où. "Le gosse du Robert, il finira par se casser une aile en grimpant comme ça sur les arbres, c'est un vrai arquinah' "
  • A JOCK' (être)    Expression : Etre mal assis, ou en mauvaise position, inconfortable.
  • APPOUTCHER   Verbe : Apporter.
  • ARROSOTE       N.F. une arrosotte: un arrosoir.

Jean SPAITE   Août 2013

lundi 24 juin 2013

L'électricité dans notre village

Isolateur électrique FréménilIl existe encore des vestiges des premiers pas de l'électricité dans notre village. Datant de l'époque du courant continu 110 volts, nous découvrons encore des isolateurs datant de cette époque. Sur le pignon du local communal, que les anciens nommaient "la salle des pompes", sous entendu des pompes à incendie, il subsiste deux isolateurs scellés dans la maçonnerie : l'un est en porcelaine, de couleur blanche, l'autre est en verre, de couleur verte. Le premier supportait le fil "la phase", cependant que l'autre supportait le fil "le neutre". Voici donc des vestiges qui illustrent le récit qui va suivre : "L'arrivée de l'électricité dans notre village".

Jean Spaite    Juin 2013

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mardi 4 juin 2013

N'oublions pas les démineurs

Récemment, l'EST Républicain du 26/4/2013 publiait un article sur Michèle CHAMBRION, 44 ans, qui fait partie des quatre femmes françaises qui exercent la profession de démineur. Actuellement, ils sont 314 démineurs en France a faire ce métier hors du commun.

Un métier à risques mais combien utile dans nos régions qui recèlent pour de longues années encore des milliers d'obus, mines, bombes, grenades, autant de menaces pour les vivants que nous sommes, face à ces vestiges de guerre particulièrement dangereux.

Ce récent article sur la profession de démineur, nous remet en mémoire un authentique héros de la Résistance : Henri GILLE de TOUL qui, à la Libération, s'est consacré pendant des années à la tâche délicate mais combien nécessaire d'assurer le déminage des arrondissements de notre département. Il a déminé près de 100.000 engins de guerre.  Rien que dans le Lunévillois il a détruit :

  • 22.800 mines
  • 11.500 obus
  • 4.590 grenades
  • 236 bombes

Henri GILLE a exercé son travail de démineur dans notre commune où de nombreuses mines avaient fait des victimes : ( voir article : Morts pour la France [1939-1945])

  • Fernand THIERY  48 ans ,et son fils
  • André   THIERY  17 ans
  • Charles HEFTER  75 ans 
  • Camille OTTON   63 ans

L'article de l'EST Républicain du 27/12/1976 nous rapporte que Henri GILLE, 81 ans à l'époque, "porte toujours les douloureux stigmates d'une explosion qui le défigura et qui entraîna une trépanation". L'ancien démineur déclarait "Et j'ai encore des éclats dans le crâne!".

Henri_GILLE.jpg

N'OUBLIONS PAS LES DEMINEURS qui, au péril de leurs vies, ont permis de sauver des milliers de vies humaines. Le remarquable monument des Démineurs au Ballon d'Alsace se dresse vers le ciel en témoignage de leurs missions périlleuses.

Monument_des_demineurs Wikimedia

Jean SPAITE   Juin 2013

Crédits photographiques :

Henri GILLES (Cliché Est Républicain 1976)
Monument des démineurs (Wikimedia)



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